
Hassan Salariyeh, président de l’Organisation spatiale iranienne, a souligné que l’usage des lanceurs étrangers est une pratique courante et reconnue dans l’industrie spatiale mondiale. Il a expliqué qu’en fonction des capacités nationales de lancement ou des objectifs orbitaux spécifiques, les constructeurs de satellites préfèrent souvent combiner l’utilisation de bases nationales et de lanceurs étrangers afin d’accélérer le déploiement de leurs satellites.
En effet, certains satellites iraniens tels que « Pars 1 », « Kosar » et « Hamed » nécessitent une insertion en orbite héliosynchrone, un type d’orbite difficile d’accès depuis le territoire iranien, notamment avant l’entrée en service opérationnel de la base spatiale de Chabahar. Dans ce contexte, recourir à des lanceurs étrangers représente une solution technique efficace – une pratique largement répandue, comme en Russie qui lance pour de nombreux pays.
Concernant la base spatiale de Chabahar, Salariyeh a précisé qu’elle offrent une capacité unique d’accès à des orbites variées, avec des inclinaisons allant de 40 à 100 degrés. Cette diversité orbitale est essentielle pour répondre aux besoins des différents types de missions spatiales, notamment pour placer un grand nombre de satellites en orbite héliosynchrone très avantageuse pour l’observation terrestre.
Toutefois, même avec cette nouvelle infrastructure, l’Iran continuera à utiliser progressivement les capacités de lanceurs étrangers pour multiplier le nombre et la variété de ses satellites. Cette complémentarité vise à stimuler le développement rapide de l’industrie spatiale nationale et à bénéficier de l’expérience et des opportunités de collaboration internationale.
La base de Chabahar pourrait également attirer d’autres pays constructeurs de satellites désireux d’avoir accès à des orbites spécifiques difficilement accessibles à partir de leurs territoires, ce qui pourrait ouvrir la voie à des lancements commerciaux internationaux au départ de l’Iran.
Enfin, Salariyeh a insisté sur l’importance des coopérations internationales dans le secteur spatial, permettant à l’Iran d’acquérir davantage d’expertise et de progresser dans une industrie où la connaissance acquise à l’étranger est précieuse pour accélérer le développement domestique.