Au cœur du Serpent Rouge : exploration de la seconde plus longue muraille du monde

Le Grand Mur de Gorgan, la plus longue construction architecturale de l’Iran antique et la deuxième plus longue muraille défensive du monde après la Grande Muraille de Chine, constitue une démonstration saisissante de la puissance militaire et du génie d’ingénierie de l’époque sassanide. Long de 200 kilomètres et doté d’un système d’approvisionnement en eau avancé, il protégeait les frontières septentrionales de l’Iranchahr contre les invasions étrangères.
Le Grand Mur de Gorgan, également appelé Mur Rouge ou Serpent Rouge, est une muraille historique située à 96 kilomètres de la ville de Gorgan. Il commence près de la mer Caspienne, dans la région de Gomīshān, et se prolonge jusqu’aux montagnes de Golidagh, au nord-est de Kalaleh. Aujourd’hui, une grande partie de la muraille a disparu et seules de petites portions demeurent enfouies sous la terre. Ce mur historique est reconnu comme la plus grande muraille défensive du monde après celle de Chine. Cette imposante structure de 200 kilomètres de long a été inscrite au patrimoine national de l’Iran en 1999. Elle est l’un des monuments les plus célèbres et l’une des principales attractions touristiques de Gorgan, connue dans l’histoire sous les noms de Barrage d’Alexandre, Barrage d’Anushiravan, Barrage de Firouz ou encore Qezel-Alan.
Construit en briques d’argile rouge, le mur de Gorgan remonte à l’époque sassanide. Après plusieurs mois de recherches, les spécialistes ont conclu que sa construction daterait du Ve ou du VIe siècle, sur ordre du roi sassanide Khosrow Ier Anushiravan. Toutefois, certaines études suggèrent que le projet aurait été initié sous Yazdegerd Ier et achevé sous Anushiravan. La raison de ce chantier monumental résidait dans la rivalité constante entre les souverains sassanides et l’Empire byzantin, souvent en guerre, le mur servant alors à protéger l’Iran des assauts ennemis. Aujourd’hui, la muraille conserve une hauteur de 2 à 5 mètres pour une largeur d’environ 10 mètres.
Le long de son parcours, le mur comporte plusieurs fossés, des forteresses annexées à la muraille, des fours à briques, une digue en terre, un canal d’approvisionnement en eau et des villes-forteresses adjacentes, autant d’éléments qui témoignent d’une structure défensive plus avancée que celle de la Grande Muraille de Chine. Sur le plan géographique, l’ouvrage traverse deux zones distinctes : une région montagneuse et l’immense plaine de Gorgan, correspondant aujourd’hui au désert turkmène. Le Gorganrud, plus long fleuve de la province de Golestan, longe la partie sud du mur et a joué un rôle essentiel dans sa construction.