
Il y a environ deux mois, alors que les tensions liées aux exigences économiques de Donald Trump envers les membres européens de l’OTAN atteignaient leur paroxysme, les dirigeants de plusieurs pays européens, notamment l’Allemagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas, ont accepté de consacrer 5% de leur PIB aux dépenses de défense communes au sein de l’alliance atlantique. Cette mesure avait pour but d’apaiser les pressions de Trump, tout en l’obligeant à respecter un cadre plus structuré et fonctionnel dans les relations transatlantiques.
Cependant, moins de deux mois après ce compromis lors de la réunion de la Haye, les dirigeants européens se précipitent désormais à Washington pour être tenus au courant des concessions secrètes que Trump aurait accordées à Vladimir Poutine lors du sommet d’Alaska. Ce comportement oblige les Européens à supplier la Maison-Blanche pour obtenir des informations souvent tenues à l’écart, illustrant leur position de dépendance sécuritaire et économique vis-à-vis des États-Unis.
Trump rappelle sans doute aux dirigeants européens et à Volodymyr Zelensky que dans le conflit ukrainien, leur rôle est secondaire, presque subordonné, et ce malgré les importantes contributions financières et sécuritaires qu’ils ont consenties pour renforcer la coopération militaire avec Washington. Pourtant, la tenue du sommet d’Alaska a gelé les avancées diplomatiques et militaires en Europe, provoquant une crise de confiance et une incertitude sur la continuité des alliances.
Les Européens ont compris que Trump a conclu un accord avec Poutine concernant l’annexion de la Crimée et certaines zones du Donbass, tout en garantissant aux Russes qu’aucune adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ne serait acceptée. Cette situation est source d’inquiétudes majeures pour ses alliés européens, qui redoutent les mécanismes d’application de ces accords mis en place à leur insu.
Craignant l’imprévisibilité des décisions unilatérales prises de manière brutale par Trump, les Européens subissent une profonde frustration. Ils constatent que leurs inquiétudes et besoins sont négligés dans ce jeu géopolitique, tandis que Zelensky est publiquement critiqué par Trump, ce dernier faisant clairement savoir qu’il n’espère pas de victoire ukrainienne, suggérant une résignation à la perte de territoires.