
Zâl est un personnage légendaire du Shâh Nâmeh de Ferdowsi. Le récit de sa naissance est à la fois triste et fascinant. Sâm, son père, désirait depuis longtemps avoir un enfant. Enfin, sa femme donna naissance à un fils. Mais l’enfant était très différent des autres : ses cheveux étaient entièrement blancs, comme la neige. En voyant cela, Sâm fut à la fois surpris et affligé. Lui qui aspirait à un fils puissant et courageux, il voyait dans cette chevelure inhabituelle un signe de malheur, un présage funeste. De peur que les gens ne le blâment, Sâm décida d’abandonner son fils dans la montagne d’Alborz, espérant que les bêtes sauvages en feraient leur proie.
Mais le destin réservait une autre issue à cet enfant merveilleux. Après que son père l’eut laissé dans la montagne, Simorgh, l’oiseau légendaire, découvrit Zâl et l’emporta dans son nid. Il l’éleva auprès de ses petits et le nourrit de son propre lait. Zâl grandit ainsi dans la montagne d’Alborz, devenant aussi droit et majestueux qu’un cyprès.
Les années passèrent. Un jour, Sâm fit un rêve étrange, qui fut interprété ainsi : son fils, qu’il croyait mort, était vivant, et il devait le retrouver. Plein de remords, Sâm se rendit dans la montagne d’Alborz. Là, il vit un jeune homme aux cheveux blancs, vivant auprès d’un oiseau fabuleux. Les larmes aux yeux, il reconnut aussitôt son fils autrefois abandonné.
Zâl se réconcilia avec son père et accepta de repartir avec lui. Au moment des adieux, Simorgh donna à Zâl quelques-unes de ses plumes en lui disant : « Si jamais tu te trouves en danger, brûle l’une de ces plumes ; je viendrai aussitôt à ton secours. » Sâm embrassa son fils et tous deux retournèrent ensemble vers la ville.
Le nom de Zâl, qui signifie en persan « celui aux cheveux blancs », ne fut dès lors plus un sujet de honte, mais au contraire le symbole d’un héros légendaire, auquel allait se rattacher le destin du pays et de sa descendance. Car c’est lui qui deviendra le père de Rostam, le célèbre pahlavan de l’histoire iranienne.