Un rite ancestral d’Iran présenté à Abuja : Lâl-e Sho célébré au festival ZUMA

Le président du Centre artistique de la Révolution islamique de la province de Mazandéran a annoncé la sélection du documentaire Lâl-e Sho ( la Nuit du Muet ), réalisé par un documentariste originaire de Babol, au festival de cinéma ZUMA au Nigéria.
Il a déclaré que la tradition automnale locale de Lâl-e Sho serait présentée dans l’un des plus prestigieux événements cinématographiques du continent africain grâce à la sélection de ce documentaire consacré à ce rituel mazandérani.
Mehdi Ma’soumi Gorji a indiqué : « Le documentaire cinématographique Lâl-e Sho, réalisé par Mohammad Moghimpour Bijani et produit avec le soutien du Centre du documentaire Soureh, au sein de l’unité des arts visuels du Centre artistique de Mazandéran, a été sélectionné pour le prestigieux festival de cinéma ZUMA au Nigéria. »
« Lâl-e Sho est un documentaire consacré à l’un des rituels locaux de Mazandéran, un rituel que les habitants des villages de cette province pratiquent depuis des temps anciens jusqu’à aujourd’hui, dans la soirée du douzième jour du mois d’Aban. Ce film, déjà présenté dans plusieurs festivals nationaux et internationaux, a contribué à faire connaître cette tradition régionale de Mazandéran dans le domaine du septième art », a-t-il ajouté.
Le président du Centre artistique de Mazandéran a rappelé que ce documentaire avait auparavant remporté le premier prix dans la section des enseignants du Festival international du film Roshd, et qu’il avait été présenté au festival Brezz de Londres ainsi qu’aux Award Merit de Californie.
Faisant référence à l’importance particulière du cinéma africain, il a déclaré : « Le cinéma du Nigéria, connu sous le nom de Nollywood, est l’une des industries cinématographiques les plus dynamiques et les plus avancées du continent africain. La présence d’une œuvre locale de Mazandéran dans un tel événement revêt donc une grande importance culturelle. »
Il a précisé que le festival ZUMA est organisé par la Société nationale du film du Nigéria et constitue le principal festival cinématographique du pays, organisé chaque année dans la ville d’Abuja. Soulignant que la participation de Lâl-e Sho à cet événement marque une étape importante dans la présentation, sur la scène internationale, des capacités artistiques de Mazandéran, il a ajouté : « Cette édition du festival ZUMA a commencé, le 10 Azar (1er décembre), et se poursuivra jusqu’au 14 Azar, avec la projection de films provenant du Nigéria, d’Allemagne, d’Espagne, du Brésil, de Chine, d’Afrique du Sud, d’Égypte, d’Iran et de plusieurs pays européens. »
Lâl-e Sho, ou « la Nuit du Muet », est une soirée que les habitants de Mazandéran honorent depuis longtemps. Certains pensent que cette nuit rappelle le moment où Arash tira sa flèche depuis Mazandéran en direction du territoire touranien. D’autres estiment que Lâl-e Sho est une célébration destinée à demander bénédiction et prospérité pour l’année à venir. Certains, en raison des semailles du blé à cette période, y voient le début de l’année agricole mazandérani, tandis que d’autres y voient la commémoration de la victoire de Kaveh sur Zahhak.
Dans cette cérémonie traditionnelle, deux ou trois personnes de chaque village sont choisies pour constituer le groupe organisateur du rituel. L’un d’eux, appelé « Lâl » (le muet), se couvre le visage et, muni d’une fine branche appelée shish en dialecte local, généralement taillée dans du bois de mûrier ou de grenadier, se rend, accompagné d’une ou deux personnes, dans les maisons du village. Les accompagnateurs récitent, à leur entrée dans chaque foyer, un poème local contenant des vœux de santé et de bonheur pour les habitants, tandis que Lâl touche doucement les membres de la famille avec sa branche afin d’éloigner le malheur. Les hôtes déposent alors dans le sac de Lâl et de ses compagnons des provisions : riz, noix ou fruits. Ces offrandes sont ensuite réparties entre les participants.
La fine branche portée par la personne muette cette nuit-là était généralement conservée après la cérémonie pour être réutilisée les années suivantes, car elle était considérée par de nombreux habitants comme dotée d’un caractère presque sacré. Ce rituel est encore pratiqué aujourd’hui, bien que de manière plus limitée, dans certaines régions de Mazandéran.