Un ancien responsable iranien plaide pour un mécanisme de paiement direct avec la Chine

Lors d’un séminaire spécialisé sur les opportunités de coopération économique entre l’Iran et la Chine, M. Karimi, ancien vice-gouverneur de la Banque centrale d’Iran pour les affaires internationales, a insisté sur la nécessité critique de créer un mécanisme de paiement direct entre les deux pays. Il a souligné que malgré une balance commerciale favorable de l’Iran avec la Chine, l’absence d’un tel mécanisme oblige les commerçants à utiliser le dirham des Émirats arabes unis (EAU) comme monnaie intermédiaire pour régler leurs transactions. Il a expliqué que de nombreux commerçants empruntent cette voie davantage pour la facilité de paiement qu’en raison d’un véritable achat de biens aux EAU, et qu’un système direct entre le rial et le yuan réduirait considérablement ce rôle d’intermédiaire.
M. Karimi a également critiqué l’absence d’une approche ciblée dans la définition des projets d’investissement avec la Chine. Il a déclaré que l’Iran essaie parfois d’attirer les partenaires chinois vers des domaines qui ne correspondent pas à leurs intérêts stratégiques, ce qui entraîne des efforts infructueux. Au lieu de cela, il a préconisé de concentrer les investissements conjoints sur des intérêts mutuels et des projets majeurs dans des secteurs clés comme l’énergie et les corridors de transit, où les deux pays peuvent agir de manière complémentaire. Cela permettrait d’éviter de dépenser de l’énergie dans des défis sans issue et de créer une synergie réelle.
Enfin, l’ancien responsable a souligné le décalage entre le poids politique de l’Iran sur la scène mondiale et sa taille économique relativement modeste (environ 1 % de l’économie mondiale). Il a fait valoir que le potentiel du pays en ressources naturelles et sa position géopolitique lui offrent une capacité d’influence bien plus grande. Pour exploiter ces atouts, il a appelé à la conception d’un plan de coopération cohérent et intégré avec la Chine, une tâche qu’il estime devoir être menée par des groupes de réflexion (think tanks) plutôt que par des agences exécutives absorbées par les routines quotidiennes, afin de fournir une feuille de route pratique pour une prise de décision gouvernementale éclairée.