Téhéran affirme sa posture : « Prêt à un accord juste, et encore plus prêt à la guerre »

Dans un entretien accordé au magazine The Economist, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araqchi, a défini la position de Téhéran sur deux fronts : la diplomatie et la défense. Concernant les négociations, souvent évoquées par l’administration américaine, il a dressé un constat sans appel : l’Iran est prêt à un « accord juste et équilibré », mais refuse catégoriquement un « accord unilatéral » qui ne serait qu’une dictée des exigences américaines. Il a illustré son propos en évoquant les récentes rencontres à New York, affirmant que Téhéran est ouvert à la discussion, mais pas à la capitulation. Cette position réaffirme la ligne rouge iranienne : toute entente doit reposer sur un équilibre des concessions et une reconnaissance mutuelle des intérêts.
Sur le plan sécuritaire, le ministre a adopté un ton de fermeté martiale. Interrogé sur la préparation de l’Iran face à une éventuelle nouvelle attaque israélienne, sa réponse a été sans équivoque : « Nous sommes encore plus prêts que lors de la guerre précédente ». Il a justifié cette affirmation par l’amélioration quantitative et qualitative de l’arsenal de missiles iraniens, les enseignements tirés de la « guerre de 12 jours » – une référence claire au récent conflit –, et une meilleure connaissance des vulnérabilités adverses. Cette déclaration vise autant à rassurer l’opinion publique nationale qu’à dissuader tout agresseur potentiel en projetant une image de force et de préparation impeccable.
Enfin, Araqchi a intégré cette préparation militaire dans une doctrine plus large de prévention des conflits. Il a souligné que le meilleur moyen d’éviter la guerre est d’y être parfaitement préparé, une logique de dissuasion classique. De manière significative, il a reconnu le rôle crucial de la Russie, évoquant son « aide considérable » pendant le dernier conflit et une coopération renforcée depuis. Ce rappel du partenariat stratégique avec Moscou n’est pas anodin ; il sert à montrer que l’Iran ne fait pas face à ses adversaires dans l’isolement, mais bénéficie du soutien d’une grande puissance, renforçant ainsi encore le message de dissuasion adressé à ses détracteurs.