L’anniversaire de la mort du maître Shahriyar a été inscrit dans le calendrier iranien en tant que Journée nationale de la poésie et de la littérature persane, un jour consacré à l’hommage au patrimoine littéraire et à la relecture de la voix d’un poète immortel dont les ghazals résonnent encore dans le cœur du peuple.

Le 18 septembre (27 Shahrivar dans le calendrier officiel iranien) porte le nom éclatant d’une grande figure de la culture et de l’art : une journée dédiée à la poésie et à la littérature persane en mémoire de l’éternel maître du ghazal, Mohammad Hossein Behjat Tabrizi, plus connu sous le nom de Shahriyar. Ce jour n’est pas seulement l’anniversaire de sa disparition, mais aussi une occasion de célébrer l’immense héritage de la poésie et de la littérature iraniennes et de rendre hommage à tous les poètes qui, à travers l’histoire, ont lié les mots à l’âme des hommes.

Shahriyar, poète issu des ruelles de Tabriz, sut conquérir les cœurs des persanophones avec ses ghazals enflammés et son poème intemporel Heydar Baba Salam. Il gagna également une renommée inégalée parmi les turcophones. Il érigea un pont entre les langues et les cœurs, libérant sa poésie des limites du temps et de l’espace, afin que plusieurs générations puissent trouver réconfort dans son écho.

Chaque 27 Shahrivar devient ainsi un prétexte pour revenir à la poésie, pour écouter à nouveau la voix de Shahriyar qui résonne depuis les profondeurs de l’histoire jusqu’à aujourd’hui, et qui nous rappelle que la poésie n’est pas seulement un jeu de mots, mais bien l’esprit d’une époque et le récit de la vie des peuples. Ses ghazals en persan, empreints d’amour et de mélancolie, rappellent Hafez et Saadi ; mais la voix de Shahriyar ne se limita pas au persan. Avec Heydar Baba Salam en azéri, sa langue maternelle, il immortalisa les souvenirs d’enfance et la simplicité de la vie villageoise. Ce poème franchit les frontières et devint un chant commun pour les peuples turcophones.

Shahriyar était un poète qui offrit toujours sa poésie au peuple : tantôt en chantant l’amour avec sincérité, tantôt en écrivant en l’honneur des Ahl al-Bayt (la famille du Prophète), imprégnant ses ghazals de spiritualité. Ses poèmes furent à la fois consolation pour les amoureux et hymne national et religieux pour tous les Iraniens.

Le 18 septembre 1988 (27 Shahrivar 1367), il s’éteignit et fut enterré au Mausolée des poètes de Tabriz, lieu où reposent depuis des siècles de grands poètes. Mais la mort n’a pas pu faire taire la voix de Shahriyar : encore aujourd’hui, dans les ruelles de Tabriz, dans les cercles littéraires d’Iran et dans le cœur des amoureux de poésie, sa voix résonne toujours. C’est cette voix qui justifie la désignation de cette date comme Journée nationale de la poésie et de la littérature persane.

Aujourd’hui, alors que le nom de Shahriyar brille sur le calendrier, nous nous rappelons que la poésie n’a pas seulement préservé notre histoire et notre culture, mais qu’elle a aussi été un pont reliant les cœurs et les langues. Avec ses ghazals en persan et ses poèmes en turc, Shahriyar a prouvé que la littérature ne connaît pas de frontières, et qu’elle peut être simultanément amoureuse, populaire et spirituelle. L’honorer lors de la Journée de la poésie et de la littérature persane, ce n’est pas seulement se souvenir d’un poète, mais bien rendre hommage à un trésor destiné à demeurer éternellement.

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