
Le tournage de Ses yeux, le nouveau film de Bahman Farman Ara, inspiré du roman de Bozorg Alavi, a débuté.
Le réalisateur iranien Bahman Farman Ara a entamé le tournage de son nouveau long-métrage Ses yeux, une adaptation du roman emblématique de Bozorg Alavi. Le projet, soutenu par la Fondation du cinéma Farabi, se déroule actuellement dans la Cité du cinéma de Ghazali. Le scénario a été coécrit par Shadmehr Rastin et Bahman Farman Ara lui-même, et a été autorisé à l’occasion du 70ᵉ anniversaire de la première publication du roman.
Publié pour la première fois en 1952, Ses yeux est l’un des grands classiques de la littérature contemporaine iranienne. Le roman tisse une intrigue à la fois politique, artistique et sentimentale autour de la figure énigmatique du maître Makan, un peintre engagé dont la vie et l’œuvre fascinent autant qu’elles interrogent. L’histoire est racontée par un professeur d’art qui, après la mort du peintre, tente de percer les mystères de sa vie à travers le dernier tableau peint par maître Makan : le portrait des yeux d’une femme. Sa quête le mène à rencontrer une femme mystérieuse, étroitement liée au passé du peintre, qui l’aide peu à peu à reconstituer le puzzle de cette existence marquée par la solitude, la passion et la lutte.
Avec Ses yeux, Bahman Farman Ara renoue avec son intérêt pour l’adaptation littéraire, après ses réussites passées telles que Le Prince Ehtedjab ou Les Longues Ombres du Vent. Il revient ici à un pan essentiel de la littérature iranienne pour lui donner une nouvelle vie à l’écran.
Thèmes principaux du récit :
• L’amour et la création artistique : La passion du peintre pour une femme inconnue est à la fois la source de son génie et la cause de sa mélancolie profonde.
• Engagement politique et contexte social : À travers le personnage de Makan, le roman évoque les tensions politiques de l’époque Pahlavi et l’implication des artistes dans la vie publique.
• Quête identitaire et isolement : Le mystère entourant l’identité de Makan, sa solitude d’artiste et la quête du narrateur forment la trame centrale de l’œuvre.
• Mémoire et histoire : Par le biais des œuvres de Makan et des souvenirs évoqués, le roman dresse un portrait sensible de l’Iran contemporain et de ses bouleversements historiques.
Écrit dans un style réaliste et chargé de symbolisme, Ses yeux demeure, des décennies après sa parution, une œuvre incontournable du patrimoine littéraire iranien. Son adaptation à l’écran promet d’en renouveler la lecture, en la rendant accessible à un nouveau public à travers le prisme du cinéma.