
Il a été publié pour la première fois en 1969. C’est avec ce chef-d’œuvre que Simin Dâneshvar s’est fait connaître comme l’une des grandes figures de la littérature moderne persane.
L’œuvre de Dâneshvar a été traduite en plusieurs langues : anglais, français, chinois, japonais, italien, etc. Les traits marquants de cet ouvrage sont : Savushune est le roman le plus vendu en Iran et le premier roman publié par une femme iranienne mettant en scène un protagoniste féminin.
L’histoire se déroule à Chiraz, dans la province du Fars, à l’époque de l’occupation de l’Iran par les Alliés, lors de la Seconde Guerre mondiale. Les protagonistes du roman sont Zari, une femme mariée et conformiste, et son mari Youssef. Zari tente de maintenir le calme dans sa famille malgré la situation troublée de la société. Youssef est un homme juste et libéral, qui ne supporte pas l’injustice ni la misère de ses paysans. Il refuse de vendre la récolte de l’année à l’armée d’occupation, ce qui mène l’histoire à son dénouement tragique.
La narratrice du roman est Zari elle-même. C’est elle qui raconte le récit : elle voit et entend tout. Tout le roman est donc narré du point de vue de Zari. Le roman est considéré à la fois comme réaliste et symbolique. Le titre du roman, Savushune, évoque une cérémonie de deuil pour un héros mythologique persan, Siâvash, dont la mort est le résultat d’une trahison. La mort du protagoniste du roman fait écho à la mort injuste de Siâvash. Avec ce roman, Dâneshvar montre les croyances des Iraniennes de l’époque, les rites traditionnels et les activités sociales à travers l’histoire d’une famille iranienne touchée par les effets néfastes de l’occupation.
Voici un passage de la dernière scène du roman :
« Ne pleure pas, ma sœur.
Dans ta maison, un arbre poussera,
Et des arbres dans ta ville,
Et plusieurs arbres dans ton pays.
Et le vent transmettra le message d’un arbre à l’autre,
Et les arbres demanderont au vent :
En chemin, n’as-tu pas vu l’aube ? »