Depuis plus de quarante ans, les « Behvarzan », agents de santé communautaires iraniens, occupent une place centrale dans le système de santé de l’Iran. Présents en première ligne, ils ont contribué de manière décisive à la réduction de la mortalité maternelle et infantile ainsi qu’à l’éradication de nombreuses maladies infectieuses. Leur modèle, reconnu aujourd’hui non seulement en Iran mais aussi par l’Organisation mondiale de la santé, est un exemple international de succès en matière de santé primaire.

La mise en place des « maisons de santé » rurales dans les années 1980 a fourni une structure solide à ce système, visant à favoriser l’accès équitable aux soins, notamment dans les zones éloignées. Les « Behvarzan » représentent le premier point de contact entre la population rurale et le système de santé, assurant des services variés : éducation sanitaire, vaccination, suivi prénatal et infantile, lutte contre les maladies transmissibles, prise en charge des maladies chroniques, etc.

Leur rôle dépasse les simples soins : ils instaurent la confiance, promeuvent la culture sanitaire et autonomisent les communautés dans la gestion de leur propre santé. Grâce à leur connaissance approfondie des conditions culturelles et sociales locales, ils adaptent leurs interventions aux besoins réels des populations.

La reconnaissance internationale de ce travail s’est officialisée lorsque l’OMS a intégré le terme « Behvarz » dans ses documents officiels, soulignant ainsi l’importance de ce personnel pour l’amélioration des systèmes de santé.Un indicateur clé du succès de ce modèle est la couverture vaccinale élevée en Iran. Après une couverture initiale faible avant la révolution islamique, la vaccination des enfants a atteint plus de 95% dans les années 1990, contribuant à l’éradication de maladies graves comme la poliomyélite et la rougeole, réduisant ainsi drastiquement la mortalité infantile.

De plus, la mortalité maternelle a connu une forte baisse grâce à l’amélioration des soins prénatals, de l’accouchement sécurisé et de l’accès aux services de santé, chiffres passés de 255 décès pour 100 000 naissances en 1976 à seulement 19 en 2018.

Le défi actuel consiste à augmenter le nombre d’agents de santé, actuellement au tiers des besoins estimés à 20 000, pour maintenir et développer ces acquis face à l’évolution des défis sanitaires, notamment le vieillissement de la population et les maladies non transmissibles.

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