L’Iran fait face à une crise énergétique majeure caractérisée par une perte considérable d’énergie avant même d’atteindre le consommateur final. En effet, plus de 45% de l’énergie primaire produite dans le pays est gaspillée lors des phases intermédiaires, notamment dans les centrales électriques, les raffineries et les réseaux de transport d’énergie. Cette situation met en lumière une inefficience structurelle profonde dans la gestion des infrastructures énergétiques, bien au-delà du seul comportement des consommateurs.

Malgré cela, les politiques publiques iraniennes se sont principalement concentrées sur la hausse des prix des produits énergétiques comme unique levier pour maîtriser la consommation d’énergie. Cette approche, dépourvue de solutions alternatives efficaces pour améliorer l’efficacité énergétique, pèse lourdement sur les ménages, générant des injustices sociales et un mécontentement croissant. En effet, augmenter le coût de l’énergie sans réduire les pertes structurelles revient à transférer la charge financière aux citoyens sans impact réel sur la consommation globale ou la sécurité énergétique.

Les statistiques officielles révèlent que près de 940 millions de barils de pétrole brut sont perdus annuellement dans les processus de raffinage et de transport, tandis que les centrales électriques gaspillent entre 370 et 450 millions de barils. Cette fuite massive d’énergie engendre un gaspillage d’une ampleur alarmante, qui compromet les objectifs de développement durable et la compétitivité des différents secteurs économiques.

En parallèle, la croissance de la consommation énergétique au sein des secteurs économiques est déséquilibrée. Par exemple, le secteur agricole, malgré une contribution modeste au PIB (environ 5%), a enregistré une hausse de consommation énergétique de 40%, la plus forte parmi tous les secteurs, alors que sa valeur ajoutée reste faible. Ce déséquilibre quantitatif entre consommation énergétique et productivité souligne les problèmes d’inefficacité et de gestion dans certains domaines clés de l’économie iranienne.

Dans l’ensemble, cette situation indique que la véritable origine de la crise énergétique iranienne repose sur des déficiences structurelles dans les infrastructures et la gestion énergétique, plutôt que sur le comportement des consommateurs. Pour une réponse durable, il est indispensable d’adopter une stratégie intégrée conciliant réduction des pertes techniques, amélioration des infrastructures, politiques incitatives et justice sociale.

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