Premier Microscope Interférométrique à Objectif 100% Local en Iran

Une entreprise iranienne à forte intensité de savoir, « Kahroba Vacuum Technology », a dévoilé une réalisation de premier plan dans le domaine de la métrologie de précision : le premier microscope interférométrique à lumière blanche de type Linnik doté d’un objectif entièrement conçu et fabriqué localement. Cette innovation met fin à une dépendance critique envers des lentilles importées, dont le coût unitaire s’élevait entre 10 000 et 20 000 dollars et dont l’approvisionnement était souvent difficile, voire impossible à réparer en cas de défaillance. En maîtrisant la conception et la fabrication du cœur optique de l’appareil – l’objectif interférométrique – auparavant dominé par de grands noms comme Nikon ou Zygo, l’Iran passe du statut de simple consommateur à celui de fournisseur actif dans un secteur de niche à très haute valeur ajoutée.
La performance technique de cet appareil est remarquable. De conception Linnik, il surpasse les modèles interférométriques plus courants (comme Mirau ou Michelson) en offrant une longue distance de travail, ce qui lui permet de sonder des surfaces internes et des profondeurs de plusieurs dizaines de millimètres, une capacité jusqu’alors inaccessible avec une telle précision. Il atteint une résolution verticale de 5 nanomètres et peut effectuer des scans dans une plage allant de 40 nanomètres à 12 millimètres, avec un grossissement allant jusqu’à 100x. Cela ouvre des applications industrielles cruciales, comme l’inspection non destructive de l’intérieur des cylindres de moteurs ou le contrôle des blocs étalons pour les tests ultrasonores dans les industries pétrolière et aérospatiale.
L’impact économique est immédiat et significatif. Alors que le prix d’un microscope interférométrique importé sur le marché mondial varie entre 50 000 et 350 000 dollars, la version iranienne est commercialisée à environ 2,2 milliards de tomans (environ 37 000 euros). Cette réduction drastique des coûts représente une économie de devises substantielle pour le pays et rend cette technologie de pointe accessible à un plus grand nombre d’industries et de centres de recherche nationaux. Soutenu par la Vice-Présidence pour la science et la technologie et le Comité de développement des nanotechnologies, ce projet illustre la stratégie iranienne de souveraineté technologique, en transformant avec succès un prototype de laboratoire en un produit commercial compétitif.