Port Shahid Rajaee : la porte dorée iranienne qui redéfinit le commerce mondial et booste l’économie maritime

Le port Shahid Rajaee, considéré comme la « porte dorée » de l’Iran dans le golfe Persique, est bien plus qu’une simple voie commerciale régionale : il représente une opportunité stratégique majeure pour connecter les marchés européens aux marchés asiatiques. Situé à proximité du détroit d’Ormuz, l’un des passages maritimes les plus importants et les plus fréquentés au monde, le port bénéficie de dix avantages clés qui pourraient bouleverser l’équilibre du commerce mondial.
Premièrement, environ 68% des réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel se trouvent dans le golfe Persique, avant le détroit d’Ormuz. Ce passage stratégique est vital, car près de 40% du pétrole mondial y transite quotidiennement. Détenir le contrôle de ce corridor maritime confère une puissance économique considérable à la région, faisant du secteur du transport une pierre angulaire du développement économique.
Inauguré officiellement en 1985, le port Shahid Rajaee s’étend sur plus de 4 500 mètres, avec une capacité annuelle de manutention atteignant 170 millions de tonnes. Il possède 35 lignes de transit conteneurisé connectées à plus de 80 ports internationaux, renforçant ainsi son rôle de corridor incontournable pour le commerce mondial. Avec 32 petits et grands ports actifs dans la province d’Hormozgan, cette infrastructure multiforme comprend des terminaux pétroliers, conteneurs, vrac, et des équipements modernes, assurant un support logistique complet.
Deuxièmement, le port est situé à l’extrémité sud d’un corridor nord-sud crucial, reliant les pays d’Asie centrale et les États du Caucase à la mer d’Oman et à l’océan Indien. Malgré la montée en puissance de ports concurrents tels que Gwadar au Pakistan ou Chabahar en Iran, Shahid Rajaee conserve une importance stratégique forte grâce à son emplacement privilégié, ses infrastructures modernes et ses liens ferroviaires et routiers.
Le port a initié une transformation vers le stade des ports de « génération trois », où il ne se limite plus à la simple manutention mais devient un centre logistique intégré avec des services à forte valeur ajoutée. Plusieurs millions de dollars ont été investis dans la modernisation des infrastructures, y compris la construction de nouveaux quais pétroliers, la rénovation des voies ferrées et l’adoption de technologies de gestion intelligentes pour optimiser la sécurité et l’efficacité des opérations.
Par ailleurs, la stratégie nationale de développement économique axée sur la « Blue Economy » ou économie maritime, reconnue par la hiérarchie politique iranienne, met en avant l’exploitation durable des ressources marines pour générer richesse, emploi et progrès technologique. Avec environ 900 km de côtes et 32 ports actifs, la province d’Hormozgan joue un rôle clé dans ce plan.
Enfin, le port Shahid Rajaee s’impose comme un moteur vital de l’économie nationale : en tant que principal port d’import-export d’Iran, il détient plus de 70% du transit maritime de marchandises, avec un impact direct sur plus de 80% du commerce conteneurisé iranien. Son expansion continue, soutenue par des investissements publics et privés, est essentielle pour renforcer la position de l’Iran dans le commerce global et pour faciliter la transition de l’économie nationale vers un modèle plus diversifié et axé sur la logistique et le transport maritime.