
Omar Khayyam, né en 427 du calendrier persan (1048-1049) à Nishapur, est une figure emblématique de la culture iranienne, reconnu à la fois comme mathématicien, astronome, philosophe et poète. Sa renommée mondiale repose surtout sur ses célèbres quatrains (rubaiyat), qui ont été traduits dans de nombreuses langues, notamment par Edward FitzGerald en anglais, contribuant à sa popularité en Occident. Pourtant, Khayyam était avant tout un scientifique de haut niveau, connu pour ses travaux en algèbre, en astronomie et pour avoir participé à la réforme du calendrier persan sous le règne du sultan seldjoukide Malik Shah.
En mathématiques, Khayyam est célèbre pour son traité Risāla fī’l-barāhīn ˓ala masā’il al-jabr wa’l-muqābala (1070), dans lequel il classe les équations cubiques et propose des méthodes géométriques innovantes pour en déterminer les racines, notamment par l’intersection de coniques. Il démontre que ces équations peuvent avoir plusieurs solutions réelles, ce qui était une avancée majeure à son époque. Il a également écrit des commentaires sur les postulats d’Euclide, notamment sur l’axiome des parallèles, apportant une réflexion précurseur sur la géométrie non euclidienne. Par ailleurs, il a participé à la réforme du calendrier persan (calendrier jalali), qui reste l’un des plus précis au monde, surpassant même le calendrier grégorien en termes de précision astronomique.
En astronomie, Khayyam a dirigé l’observatoire d’Ispahan et élaboré des tables astronomiques, les Zidj-e Malikshahi, qui ont servi à affiner les calculs du mouvement des astres et la mesure de l’année solaire avec une précision remarquable.
Sur le plan littéraire, Khayyam est surtout connu pour ses Rubaiyat (quatrains), poèmes philosophiques et souvent empreints d’un scepticisme mêlé à une célébration de la vie, de l’amour et de l’instant présent. Cette poésie, traduite notamment en anglais par Edward FitzGerald, a rencontré un succès international et a contribué à sa renommée mondiale.
Ainsi, les œuvres d’Omar Khayyam témoignent d’une synthèse rare entre rigueur scientifique et profondeur poétique, faisant de lui une icône de la culture persane et un précurseur dans plusieurs disciplines.