Nucléaire iranien : Téhéran enterre l’accord du Caire après une résolution « illégale » à l’AIEA

En réaction à l’adoption d’une résolution critique par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, l’Iran a annoncé la fin officielle de l’« arrangement du Caire », un accord de coopération technique avec l’agence nucléaire onusienne. Le ministre des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araqchi, a qualifié la résolution, présentée par les trois puissances européennes (France, Allemagne, Royaume-Uni) et les États-Unis, d’« action illégale et injustifiée ». Il a accusé ces pays d’avoir, par leur pression, forcé son adoption malgré l’opposition ou l’abstention de 15 membres du Conseil, portant ainsi atteinte à la « crédibilité et à l’indépendance » de l’AIEA. Cette décision occidentale est perçue par Téhéran comme un rejet de ses efforts de coopération et de sa bonne volonté affichée.

La rupture de l’arrangement du Caire n’est pas une surprise totale, mais elle marque une escalade significative. Le ministre iranien a rappelé qu’après la tentative précédente des Européens au Conseil de sécurité de l’ONU de rétablir les résolutions antérieures, l’accord avait déjà perdu sa base pratique dans les relations Iran-AIEA, notamment dans le domaine des garanties. Cependant, la notification officielle par lettre au directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, transforme cette situation de fait en une rupture formelle et diplomatiquement actée. Cet arrangement, bien que moins connu que l’accord de Vienne (JCPOA), concernait des questions de vérification et de transparence, et sa dissolution réduit un peu plus le filet de sécurité de la surveillance nucléaire.

Cette annonce est un signal fort de la part de l’Iran : Téhéran répond systématiquement à toute action perçue comme hostile par une contre-mesure, appliquant sa doctrine de « l’action-réaction ». En enterrant l’arrangement du Caire, l’Iran retire un canal de coopération et envoie un avertissement clair sur les conséquences de nouvelles pressions. Cette démarche vise à augmenter le coût diplomatique pour les pays occidentaux tout en réaffirmant la position iranienne selon laquelle toute concession doit être réciproque et que la souveraineté nationale n’est pas négociable, plongeant un peu plus le dossier nucléaire dans l’incertitude.

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