Le Naqâli est l’un des arts de la scène les plus anciens et les plus originaux d’Iran. Il puise ses origines dans la tradition orale du peuple iranien. Cet art se compose de plusieurs éléments : la narration, le jeu théâtral, la poésie, les gestes et les mouvements, exécuté par une seule personne appelée Naqâl, ou narrateur.

Avec un langage simple mais empreint de passion, le Naqâl raconte des histoires épiques, parfois romantiques — en vers ou en prose.

Le Naqâl doit maîtriser la littérature épique, posséder un talent d’orateur et un don d’improvisation pour captiver son public. Il lui faut également une excellente mémoire pour apprendre par cœur les récits.

Il raconte des histoires tirées du Livre des Rois de Ferdowsi (Shâh Nâmeh) et d’autres ouvrages. Pour écouter le Naqâl, les gens se rassemblaient souvent dans les cafés traditionnels iraniens, appelés ghahveh-khânehs, ou dans les anciens caravansérails. La source la plus importante du Naqâli reste le Shâh Nâmeh de Ferdowsi. Les récits de Rostam et Sohrâb, Rostam et Esfandiyâr, ou encore le martyre de Siâvash comptent parmi les plus populaires. En outre, les Naqâls racontent parfois des récits religieux, comme la tragédie d’Achoura – surtout à l’époque safavide ou qadjare, durant laquelle l’art du Ta’ziyeh s’est également développé.

Le Naqâli est un art très ancien. Certains estiment que ses racines remontent à l’époque préislamique. Avec la rédaction du Shâh Nâmeh par Ferdowsi, le Naqâli s’est peu à peu intégré à la vie quotidienne du peuple. À l’époque safavide et qadjare, cet art a atteint son apogée. Les ghahveh-khânehs sont alors devenus les principaux centres du Naqâli, qui a dès lors joué un rôle crucial dans la transmission de la culture, des légendes et de l’identité nationale des iraniens.

En 2011, le Naqâli a été inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO nécessitant une sauvegarde urgente.

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