L’Iran se prépare à une « guerre économique » avec un nouveau plan d’anti-fragilité

Le ministère iranien de l’Économie a annoncé la création d’un groupe de travail spécial, le « Comité de lutte contre les effets de la guerre économique », dans le but déclaré de renforcer la résilience de l’économie nationale face à de potentielles sanctions internationales accrues. Cette initiative, présentée comme une mesure proactive et stratégique, vise à anticiper et à atténuer l’impact de nouvelles pressions extérieures, notamment sur les exportations non pétrolières, les systèmes de transport, d’assurance et les transactions financières internationales de l’Iran. Le comité est chargé de concevoir un plan complet pour diversifier les marchés d’exportation, renforcer les accords monétaires bilatéraux et créer des mécanismes financiers alternatifs.
Le ministre de l’Économie, M. Madanizadeh, a introduit un changement sémantique important, passant du concept de simple « résilience » à celui d’« anti-fragilité » (پادشکنندگی). L’objectif affiché n’est pas seulement de résister aux chocs, mais de les utiliser comme une opportunité pour réformer les structures économiques et stimuler une transformation profonde. Le comité se concentrera sur l’identification des goulets d’étranglement structurels et sur la promotion de la numérisation de l’économie comme un bouclier contre les sanctions. Un programme triennal pour l’économie numérique est en préparation, visant à faciliter le financement, à supprimer les obstacles bureaucratiques et à soutenir l’entrée des entreprises technologiques en bourse.
Enfin, le gouvernement affirme avoir préparé divers scénarios pour défendre la stabilité des marchés des changes, monétaires et des capitaux. Des mesures pratiques sont évoquées, telles que la distribution de coupons électroniques pour les denrées de base et un soutien ciblé aux moyens de subsistance de la population. La création de ce comité est présentée comme une tentative de remplacer la gestion de crise réactive par une défense économique « active et créative », transformant les menaces en opportunités pour une refonte durable du système économique iranien.