L’Iran propose une résolution de protection nucléaire face à la menace américaine de retrait financier

Lors de la soixante-neuvième conférence générale de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui se tient à Vienne du 15 au 19 septembre 2025, un vif conflit diplomatique oppose l’Iran aux États-Unis. L’Iran a soumis une proposition de résolution à l’AIEA qui vise à renforcer la protection des installations nucléaires sous la surveillance de cette organisation et à interdire toute attaque contre ces infrastructures. Ce texte s’appuie sur des résolutions antérieures des Nations Unies et de l’AIEA, notamment la résolution 487 du Conseil de sécurité de 1981, qui avait condamné les frappes aériennes israéliennes contre un réacteur nucléaire en Irak.
Les États-Unis ont réagi avec fermeté, menaçant de retirer leur financement à l’AIEA, qui représente une part significative du budget de l’agence, si cette résolution était adoptée par le conseil d’administration. Selon des informations exclusives recueillies à Vienne, Washington a même laissé entendre qu’il pourrait aller jusqu’à sortir de l’organisation, affirmant que le texte est politiquement motivé et qu’il chercherait à bloquer son adoption avec le soutien des principaux alliés européens, notamment le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne (E3).
Cette tension est accentuée par le contexte régional et les récentes attaques contre les installations nucléaires iraniennes, ainsi que par une incursion israélienne au Qatar le 9 septembre 2025, que l’Iran considère comme une violation grave de la souveraineté nationale et une menace pour la sécurité internationale. L’Iran argumente que toute attaque contre des sites nucléaires protégés constitue une infraction au droit international et met en péril la paix mondiale. Le vice-président de l’Organisation de l’énergie atomique d’Iran, Behrouz Kamalvandi, a confirmé que la résolution vise à renforcer le régime international de non-prolifération nucléaire et non à alimenter un conflit direct.
Malgré la légitimité revendiquée de cette initiative, les États-Unis et leurs alliés européens la jugent instrumentalisée à des fins politiques et font pression pour l’éviter. En utilisant sa position de principal bailleur de fonds de l’AIEA, Washington cherche à influencer les débats et décisions de l’organisation dans un contexte où les tensions diplomatiques sur le programme nucléaire iranien demeurent vives.