L’Iran : menace de suspension de la coopération avec l’AIEA en cas de réactivation des sanctions

Ali Larijani, secrétaire du Conseil suprême de sécurité nationale iranien, a déclaré dans une interview exclusive à l’émission « Frontline » de la chaîne américaine PBS que l’Iran suspendrait complètement sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) si le mécanisme de réactivation des sanctions était activé. Ce mécanisme permettrait le retour des sanctions de l’ONU contre l’Iran, incluant des restrictions sur l’enrichissement de l’uranium, le développement des missiles balistiques, ainsi que le gel des avoirs et les interdictions de voyage pour certaines personnes et entités iraniennes.
Depuis les attaques aériennes menées en juin 2025 par les États-Unis et Israël sur les installations nucléaires iraniennes situées à Natanz, Fordo et Ispahan, l’Iran a suspendu l’accès des inspecteurs de l’AIEA à ces sites conformément à une loi adoptée par le Parlement iranien. Le délai de 30 jours ouvert le 28 août 2025 pour la réactivation des sanctions expirera le 28 septembre 2025.
Larijani a précisé que l’Iran a exploré toutes les voies pacifiques pour résoudre ce conflit et a mis en garde Donald Trump, alors président des États-Unis, que tout nouvel assaut contre l’Iran serait vain. Il a réaffirmé que l’Iran ne cédera jamais, soulignant que la technologie nucléaire acquise ne peut être détruite ni définitivement retirée à un pays : « C’est comme inventer une machine, la voir volée, mais être capable de la reconstruire ».
Le secrétaire du Conseil a insisté sur l’absence d’intention iranienne de fabriquer des armes nucléaires, qualifiant les récentes agressions américaines et israéliennes d’« absurdité » ayant ridiculisé les négociations nucléaires. Il a appelé le peuple américain à reconnaître que l’Iran mérite aussi des droits humains, et a critiqué les comportements injustes des États-Unis qui, selon lui, plongent le monde dans le chaos, ce qui pourrait leur nuire à terme.
Larijani a également déclaré que, selon un accord conclu avec l’AIEA au Caire, les inspections des installations intactes ont été approuvées, mais que l’inspection des sites endommagés nécessite une nouvelle méthodologie et un plan spécifique.