L’Iran lance un satellite nouvelle génération combinant imagerie et Internet des Objets

La société iranienne à vocation technologique Omid Faza a développé un nouveau satellite, baptisé « Kosar 1.5 », qui représente une évolution significative par rapport à ses prédécesseurs. Ce satellite combine pour la première fois deux missions distinctes en une seule plateforme : l’imagerie terrestre et les télécommunications pour l’Internet des Objets (IoT). Conçu pour pallier les limitations des satellites précédents, comme les temps de communication courts et les difficultés de liaison avec le sol, Kosar 1.5 intègre une refonte complète de son système d’alimentation, de son orientation orbitale et de ses algorithmes de contrôle. Il est présenté comme une étape de transition cruciale, servant de pont entre les missions de démonstration technologique initiales et les futures constellations opérationnelles.

Le développement de ce satellite s’inscrit dans un nouveau modèle économique pour l’industrie spatiale iranienne. Pour la première fois, l’Agence spatiale iranienne et le Vice-présidence pour la science et la technologie ont mis en place un mécanisme de « pré-achat garanti » des produits spatiaux. Ce dispositif vise à sécuriser économiquement les entreprises à vocation technologique en leur garantissant un marché pour leurs données (comme les images satellites) avant même le lancement, compensant ainsi les risques technologiques et financiers élevés inhérents à ce secteur. Ce modèle est considéré comme essentiel pour encourager et stabiliser la participation du secteur privé.

Cependant, le directeur de l’entreprise, Hossein Chaharbabi, a souligné d’importants défis structurels persistants. Il a pointé un décalage entre la nature risquée et expérimentale des projets spatiaux (souvent de type « démonstration en orbite ») et la rigidité des cadres contractuels et réglementaires iraniens. Ces cadres, conçus pour des projets d’infrastructure classiques et peu risqués comme la construction de ponts, ne s’adaptent pas bien aux spécificités des technologies spatiales, où les retards et les échecs partiels font partie du processus d’innovation. Des problèmes comme la fluctuation massive des taux de change et l’absence de mécanismes d’assurance dédiés aux risques technologiques compliquent davantage la viabilité économique de ces projets pionniers.

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