L’Iran lance officiellement la phase opérationnelle de sa monnaie numérique national

Mohammad Shirijian, vice-gouverneur de la Banque centrale d’Iran chargé de la politique monétaire, a annoncé que l’institution a officiellement commencé à exercer sa gouvernance sur le marché des cryptomonnaies et a lancé la phase opérationnelle de la monnaie numérique nationale. Jusqu’à présent, plus de 5 000 portefeuilles numériques ont été activés, indiquant que le projet est entré dans une phase de circulation financière réelle.

Shirijian a souligné que les transformations dans le domaine des actifs numériques ont bouleversé de nombreux systèmes monétaires dans le monde. Aujourd’hui, les questions les plus importantes pour les autorités monétaires mondiales concernent davantage la gouvernance que la technologie elle-même. La technologie est un aspect secondaire dans ce domaine, et l’accent des banques centrales dans le développement des actifs numériques est principalement axé sur la régulation et la politique.

En Iran, a-t-il noté, la question technologique est souvent au premier plan, parfois au détriment du développement de l’économie numérique et de l’amélioration de la valeur ajoutée. Alors que les banques centrales mondiales mettent l’accent sur la supervision et la régulation dans l’économie numérique, l’approche iranienne a été plus centrée sur la technologie que sur l’économie.

Le vice-gouverneur a expliqué que les monnaies numériques de banque centrale (MNBC) sont un sujet central, notamment en raison des changements qu’elles induisent dans la politique monétaire. Par exemple, le taux d’intérêt, un outil clé de la politique monétaire, voit son rôle devenir ambigu avec les cryptomonnaies. Le développement des MNBC, qui permettent une supervision en ligne et fournissent des infrastructures de surveillance intelligente, pourrait améliorer la capacité de la Banque centrale à superviser ces outils et à les utiliser. Cela pourrait accroître l’efficacité de la transmission et de l’impact des politiques monétaires, bien que certains outils politiques traditionnels puissent perdre de leur pertinence.

Shirijian a également abordé l’impact sur la régulation, notamment la manière dont les bilans des banques pourraient évoluer avec le développement de ces outils. La tokenisation des actifs bancaires pourrait améliorer leur liquidité, aider à réduire les déséquilibres et faciliter le financement. Cependant, une régulation adéquate est cruciale, car une mise en œuvre incorrecte pourrait entraîner une perte d’efficacité et créer des défis.Il a reconnu que les sanctions internationales contre l’Iran constituent un facteur influent, car l’utilisation non régulée de ces outils pourrait conduire à une fuite des capitaux, menaçant la gouvernance de la monnaie nationale. Par conséquent, une supervision et une régulation strictes sont essentielles.

La Banque centrale a déjà approuvé deux directives clés : le « Cadre de politique pour les cryptomonnaies » (approuvé l’année dernière) et les « Directives pour l’établissement, l’activité, la supervision et la dissolution des courtiers en cryptomonnaies » (approuvées cette année). Shirijian a indiqué que l’institution est au début du processus de mise en œuvre de la gouvernance et de la régulation dans ce domaine, et qu’une interaction bilatérale est nécessaire pour le compléter. L’adaptation des acteurs du secteur aux cadres réglementaires prendra du temps mais se concrétisera progressivement.

Enfin, il a confirmé que des mesures ont été prises concernant la monnaie numérique de la Banque centrale, avec plus de 5 000 portefeuilles créés et une bonne circulation financière jusqu’à présent. Pour augmenter le taux de pénétration de cet outil, il est nécessaire de développer davantage d’outils et de produits financiers dans ce domaine.

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