L’Iran, future plaque tournante du gaz entre la Russie et l’Inde

Selon un expert énergétique iranien, Farshad Jameh, le projet de connexion gazière directe entre l’Inde et la Russie via le territoire iranien représente bien plus qu’un simple pipeline. Il constitue l’axe opérationnel central d’une refonte complète du commerce énergétique de l’Iran. Cette initiative stratégique pourrait transformer le pays, actuellement encerclé par les sanctions, en un acteur clé de la nouvelle architecture énergétique de l’Asie, en tirant parti de sa position géographique unique entre deux géants énergétiques.

Ce projet crée une situation gagnant-gagnant-gagnant. Pour la Russie, il s’agit d’une voie de contournement pour atteindre de nouveaux marchés asiatiques sans dépendre des routes européennes risquées. Pour l’Inde, il garantit un accès à une énergie stable, abordable et moins vulnérable aux sanctions. Pour l’Iran, l’avantage est transformationnel : le pays évoluerait d’un simple pays de transit vers un centre logistique et de négoce énergétique régional, générant des revenus durables grâce aux droits de transit, au développement d’infrastructures et aux industries de valorisation.

La réalisation de cette vision nécessite une diplomatie énergétique active, des investissements conjoints et l’utilisation de plateformes régionales comme les BRICS et l’Union économique eurasiatique. Si elle est menée à bien, cette stratégie permettrait non seulement à l’Iran de neutraliser l’impact des sanctions, mais aussi de se repositionner comme un architecte des flux énergétiques du 21e siècle, créant une nouvelle structure de commerce basée sur la coopération Sud-Sud, la diversification et l’indépendance stratégique.