
La crise de l’eau est devenue un défi majeur pour l’Iran, où des problèmes tels que la baisse des niveaux des barrages, la diminution des précipitations et les coupures d’eau affectent profondément la population, l’économie et l’environnement. Cette situation n’est pas ponctuelle ni régionale, mais structurelle et s’est installée sur plusieurs années. Face à cette urgence, la technologie et l’innovation jouent désormais un rôle crucial dans la gestion durable des ressources hydriques.
Les entreprises iraniennes à base de haute technologie, notamment dans le domaine de la nanotechnologie, mènent des efforts remarquables dans la conception et l’industrialisation de solutions avancées pour le traitement et la purification de l’eau. Un exemple est la société « Payam Avaran Nanotechnologi Fardangar Farda » (PNF), dirigée par Bahareh Kaviani, qui s’est focalisée depuis 2012 sur le développement et la mise en œuvre de technologies nano-appliquées pour résoudre les problèmes liés à l’eau potable. L’entreprise a commencé par éliminer les métaux lourds comme l’arsenic et le chrome, puis étendu ses efforts à la dénitrification et à la désalinisation selon des procédés innovants.
Parmi les technologies clés développées figure l’électrodialyse, qui a été adaptée et produite localement pour minimiser les rejets et optimiser l’efficacité. Ce procédé fait partie des technologies de pointe utilisées mondialement pour la purification de l’eau en minimisant les déchets. La société travaille également à réduire la dépendance à la main-d’œuvre pour faciliter l’exploitation des systèmes, ce qui est une caractéristique notable de leurs développements.
En outre, la société collabore étroitement avec diverses industries et compagnies d’eau et d’assainissement à travers le pays, ce qui illustre une volonté forte d’intégrer ces innovations dans le tissu industriel national et d’offrir des solutions adaptées aux multiples facettes de la crise hydrique iranienne.
En termes de diagnostic global, la directrice souligne que la crise de l’eau est le résultat d’un long processus marqué par une gestion insuffisante, des changements climatiques, notamment la hausse des températures globales, des évènements pluvieux irréguliers, mais surtout par une surexploitation chronique des ressources en eaux souterraines. Cette situation est aggravée par l’absence de politiques à long terme efficaces. La crise ne peut plus être vue comme un choc ponctuel mais comme une « réalité continue », impliquant une action structurelle et intégrée sur tous les plans – technique, économique, environnemental, social et politique.
Enfin, cette réponse technologique iranienne, notamment à travers la nanotechnologie, illustre un espoir tangible de changement positif dans la lutte contre la pénurie d’eau. Toutefois, l’évolution du secteur reste confrontée à des défis importants, notamment financiers, réglementaires et liés à la diffusion du marché, qui exigent un engagement politique et économique fort pour pérenniser et étendre ces innovations.