
Lors d’une réunion entre Farzaneh Sadegh, ministre iranienne des Routes et de l’Urbanisme, et Davit Khudatyan, ministre arménien de la Gestion territoriale et des Infrastructures, une collaboration renforcée a été annoncée pour améliorer les infrastructures de transport et développer les corridors de transit dans la région. Ce dialogue s’inscrit dans un contexte géopolitique complexe marqué par la situation du corridor stratégique de Zangazur, crucial pour la liaison entre l’Azerbaïdjan et sa région détachée, le Nakhitchevan.
L’Iran, de par sa position géographique et ses relations historiques, a toujours assuré un passage sécurisé pour le transit azéri, notamment via la frontière de Bilasuvar et la ville de Jolfa. Ce corridor reste un itinéraire fiable et économique pour la logistique régionale, même durant des périodes critiques comme la pandémie de COVID-19. Dans ce cadre, l’Iran et l’Arménie visent à consolider un réseau de transports routiers, ferroviaires et logistiques plus efficace afin de faciliter le commerce transfrontalier.
Un point important soulevé par la partie iranienne concerne une différence de 330 dollars dans les frais de transit entre les deux pays, considérée comme un obstacle à normaliser, avec l’annonce d’une réévaluation prochaine par une commission mixte. Farzaneh Sadegh a également insisté sur la nécessité que le développement de nouvelles voies de transport n’entraîne pas de modifications géopolitiques impactant la stabilité de la région.
Le ministre arménien Khudatyan a remercié l’Iran pour son soutien dans des situations critiques, notamment lors du tremblement de terre de 2024 et a confirmé le lancement imminent d’un appel d’offres pour une nouvelle section du corridor nord-sud. Il a aussi reconnu l’existence de divergences tarifaires et la formation d’un groupe de travail commun pour les résoudre.
Le volet géopolitique reste néanmoins délicat : bien que les accords de paix tripartites prévoient la sécurisation du corridor Zangazur par l’Arménie, son statut divise encore les interprétations entre Erevan, qui considère ce passage comme une simple voie de transit, et Bakou, qui en revendique l’usage souverain avec des formalités minimales. Ce désaccord alimente les discussions sur la stabilité régionale et les influences extérieures dans le Caucase.
En parallèle, l’Iran continue d’assurer une route alternative sûre et performante pour rapprocher l’Azerbaïdjan de sa région autonome, en confirmant que malgré l’apparition de nouvelles options, son itinéraire reste incontournable pour le commerce.