L’Iran contre-attaque à l’ONU : « C’est le Canada qui devrait être sur le banc des accusés

La Mission de la République Islamique d’Iran auprès des Nations Unies à New York a vivement répliqué à l’adoption d’une résolution critique présentée par le Canada, qualifiant celle-ci d’« anti-iranienne » et d’action « destructive ». Dans une déclaration cinglante publiée sur le réseau X (anciennement Twitter), la diplomatie iranienne a rejeté avec mépris ce qu’elle décrit comme les « fanfaronnades hypocrites » d’Ottawa. Elle a retourné l’accusation en rappelant ce qu’elle présente comme le lourd passé du Canada, évoquant spécifiquement la découverte de milliers de tombes anonymes d’enfants autochtones et une « racisme structurel » profondément enraciné. Pour Téhéran, c’est donc le Canada qui, en toute logique, devrait être sur la sellette et « transpirer » sous le poids des résolutions, et non se pavaner sur la scène internationale en prenant des poses de défenseur des droits humains.
Le cœur de l’argumentation iranienne repose sur une dénonciation de l’instrumentalisation politique des droits de l’homme. La représentation iranienne a affirmé que si les « droits de l’homme » n’avaient pas été transformés en un « outil géopolitique » aux mains de ce qu’elle appelle le « même vieux gang de délinquants en série », la situation serait inversée. Ce discours s’inscrit dans une rhétorique constante de l’Iran qui présente les critiques occidentales comme sélectives, motivées par des agendas politiques hostiles, et émanant de puissances elles-mêmes coupables de violations graves. La manœuvre vise à délégitimer moralement l’accusateur pour invalider l’accusation.
Cette réplique agressive illustre la stratégie diplomatique de contre-offensive systématique adoptée par l’Iran face aux condamnations internationales. Plutôt que de répondre point par point sur le fond des accusations (qui portent généralement sur la situation des droits humains dans le pays), Téhéran choisit de rejeter la procédure en entier et de lancer une attaque ad hominem contre le pays initiateur. Cette méthode, dite de « whataboutism », cherche à déplacer le débat sur les torts supposés de l’adversaire, complexifiant le paysage discursif et mobilisant un narratif de résistance à une prétendue injustice des instances internationales.