L’Iran appelé à recentrer sa diplomatie en Azerbaïdjan sur l’économie et les projets communs

À la suite d’une visite d’une délégation iranienne à Bakou, le président de la Chambre de commerce mixte Iran-Azerbaïdjan, Hossein Pirmouzen, a exprimé la nécessité de redynamiser les relations entre les deux pays, en les faisant passer de leur état actuel de froideur à une période de prospérité comme par le passé. Selon lui, cet objectif ne peut être atteint que par le biais de l’économie, et non de la politique.

Pirmouzen a souligné que l’ambassade de la République islamique d’Iran à Bakou doit jouer un rôle économique plus important et ne pas se limiter à une institution politique. La situation actuelle exige une révision sérieuse des performances de l’appareil diplomatique, en particulier vis-à-vis des pays voisins. Cela implique la formation d’équipes économiques spécialisées, une interaction permanente avec le secteur privé des deux pays, le suivi des obstacles commerciaux, la coordination avec les institutions économiques iraniennes et la production de rapports analytiques détaillés sur les opportunités et les menaces du marché azerbaïdjanais.

Il a rappelé que lors du gouvernement précédent, un projet visant à créer des vice-ministères économiques dans les ambassades avait été approuvé, une idée précieuse pour renforcer la diplomatie économique. Cependant, dans la pratique, de nombreuses ambassades, y compris celle d’Iran en Azerbaïdjan, n’ont pas réussi à mettre en œuvre ce projet. Malheureusement, pendant le mandat de Seyed Abbas Araghchi à la tête de la diplomatie, l’approche dominante des ambassades et des interactions avec les pays voisins est restée politique, reléguant les dimensions économiques au second plan.

Pirmouzen a également critiqué le ministère des Routes et du Développement urbain, qui préside la commission économique mixte Iran-Azerbaïdjan, pour sa faible performance dans l’interaction économique avec la partie azerbaïdjanaise. Des projets importants tels que les chemins de fer communs, les corridors de transit nord-sud et les projets d’investissement bilatéraux auraient pu devenir des symboles de la coopération économique, mais l’inactivité et le manque de planification de ce ministère ont fait perdre des opportunités précieuses.

Le président de la Chambre de commerce a décrit l’Azerbaïdjan, malgré certains différends politiques, comme un voisin stratégique doté d’un fort potentiel économique, culturel et commercial. Les similitudes culturelles et frontalières uniques entre l’Iran et l’Azerbaïdjan devraient être des outils de convergence économique et de renforcement des relations populaires, et non un champ de malentendus politiques.

Pour sortir de la froideur politique actuelle et retrouver des relations chaleureuses et stratégiques, Pirmouzen estime qu’il est nécessaire de redéfinir l’approche de l’ambassade d’Iran à Bakou. Sa mission principale ne devrait plus être seulement le suivi politique, mais aussi la promotion des relations économiques, le soutien aux commerçants et la relance des projets communs. Il a également appelé le ministre des Affaires étrangères et celui des Routes et du Développement urbain à répondre des faiblesses passées et à revoir leurs stratégies en donnant la priorité à l’économie régionale, à la coopération transfrontalière et aux intérêts communs des peuples des deux pays.

Selon lui, bien que la diplomatie politique reste une partie importante des missions des ambassades, dans les conditions actuelles où le pays est confronté à de multiples défis économiques, l’accent sur la diplomatie économique est une nécessité incontournable. Les relations entre l’Iran et l’Azerbaïdjan pourraient redevenir chaleureuses et amicales par le biais de l’économie, mais pour atteindre cet objectif, un changement de perspective et de performance au niveau de l’ambassade d’Iran à Bakou est nécessaire.

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