L’Incendie du Hyrcanien : La Forêt Millénaire d’Iliat Sauvée In Extremis, une Alerte pour l’Avenir

Un immense incendie a ravagé pendant plusieurs jours les forêts anciennes de la région d’Iliat, dans la province du Mazandaran, joyau de la forêt hyrcanienne, classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Grâce à une mobilisation massive et coordonnée, combinant des efforts terrestres et aériens, les flammes ont finalement été maîtrisées. Les opérations ont impliqué un large éventail de forces : gardes-forestiers, armée, Croissant-Rouge, Bassij (volontaires) et de nombreux citoyens bénévoles, dont certains sont restés sur place jour et nuit pour prévenir toute reprise du feu. Le point décisif a été le déploiement de moyens aériens, avec 115 vols d’hélicoptères et 13 vols d’avions-citernes Ilyushin IL-40 basés à l’aéroport de Nowshahr, capables de déverser des quantités d’eau massives sur les zones inaccessibles.
Si le pire a été évité, l’incendie a laissé des cicatrices profondes. Les premières évaluations des experts environnementaux sur le terrain indiquent que des parties précieuses de la forêt primaire hyrcanienne, un écosystème unique et vieux de millions d’années, ont été endommagées. La régénération de ces zones ne se fera pas en quelques mois, mais nécessitera un programme de restauration sur plusieurs années. L’événement a également révélé de graves lacunes dans le système de gestion des crises : un manque criant d’infrastructures fixes pour le ravitaillement en eau des airs, des difficultés d’accès aux zones reculées et une communication officielle initiale tardive et peu claire.
De manière alarmante, alors que tous les efforts se concentraient sur Iliat, deux nouveaux incendies, attribués à la négligence de touristes, se sont déclarés dans d’autres forêts du Mazandaran (Sovadkouh et Galougah). Cette simultanéité souligne la vulnérabilité extrême de ces écosystèmes, surtout en période de sécheresse. Elle a également mis à rude épreuve les capacités logistiques et humaines des services de secours, démontrant la nécessité urgente de renforcer les mesures de prévention, de surveillance et de sensibilisation du public pour protéger ce patrimoine naturel irremplaçable contre des menaces de plus en plus fréquentes.