
Morteza Mirmontazemi et Hadi Ahmadi, venant récemment de présenter la pièce Le Corbeau en bois au huitième festival Inspiration en Russie, ont donné des explications sur la représentation de cette œuvre théâtrale dans ce festival, ainsi que sur leur collaboration avec une actrice russe.
La pièce, mise en scène par Morteza Mirmontazemi et écrite et interprétée par Hadi Ahmadi, poursuit sa tournée mondiale et a été jouée récemment dans le cadre du festival Inspiration à Moscou. Ce festival s’est tenu du 24 au 28 juillet (du 2 au 6 mordad), et Le Corbeau en bois a été présenté lors de sa dernière journée. Mirmontazemi et Ahmadi, qui avaient déjà joué cette pièce l’année dernière au festival HighFest en Arménie, ont partagé leurs expériences concernant les différences de représentation dans chaque pays, leur collaboration avec des acteurs de différentes nationalités, ainsi que la mise en scène de cette œuvre.
Mirmontazemi a commencé par présenter l’histoire de la pièce : elle raconte l’histoire d’un réalisateur qui se rend dans un autre pays pour participer à un festival international, où il rencontre une actrice du pays hôte… Il explique que, dans les deux représentations de la pièce, le second rôle a été confié à un comédien local, car dès le départ, l’idée du scénario était que ce personnage soit issu du pays hôte — ce rôle devait justement appartenir à cette culture et à ce contexte local.
En réponse à une question sur le processus de sélection de cette seconde actrice — un personnage féminin — il précise : « Avant de nous rendre au festival, nous faisons connaissance avec les acteurs présents via des contacts locaux et les organisateurs. Nous consultons leurs CV, regardons des photos et de courtes vidéos de leur jeu, ce qui nous permet de faire un choix final. »
Mirmontazemi détaille ensuite le processus de préparation de la pièce avec l’actrice locale : « Trois jours avant la représentation, nous pratiquons dans trois langues — le persan, l’anglais et la langue du pays hôte — en ajustant certains dialogues pour qu’ils soient joués dans la langue du pays concerné. »
Hadi Ahmadi, auteur et acteur principal de la pièce, explique que l’écriture du texte et les premières répétitions ont duré environ deux ans, ces deux étapes ayant été menées simultanément. Le projet a débuté à partir d’une idée de Mirmontazemi, qui voulait explorer des mots-clés comme « amour » et « crise », devenus les couleurs dominantes de l’œuvre à travers le récit de vie du personnage principal.
« Dès le départ, j’ai voulu donner un regard fantaisiste à l’écriture, en m’éloignant d’un réalisme pur », poursuit-il.
Ahmadi souligne que, grâce à l’expérience de Mirmontazemi dans de nombreux festivals internationaux, ce dernier a pu lui transmettre les différences entre jouer une pièce en Iran et à l’étranger, ainsi que ce que signifie collaborer avec des acteurs locaux ou étrangers. Dans notre travail, il est essentiel que le second rôle soit joué par une personne du pays hôte — ce personnage est en quelque sorte la Cendrillon de notre pièce.
Concernant les différences entre la représentation en Arménie et celle en Russie, Ahmadi explique : « L’an dernier, après notre passage en Arménie, nous avons mis la pièce de côté. Nous pensions que de légères modifications suffiraient pour une représentation en Russie, mais nous avons vite réalisé que nous avions affaire à une toute nouvelle version. La différence de public, de culture et les circonstances mondiales nous ont poussés à adapter le jeu et même à intégrer une nouvelle clé de lecture : la déchirure émotionnelle du personnage. »
Il précise : « Le personnage principal est confronté à une forme de décomposition intérieure, à une incertitude constante sur sa destination. Bien que la pièce commence de façon fantaisiste, elle se termine sur une note tragique. »
L’acteur ajoute également : « Ce qui rend cette pièce captivante, c’est que l’amour y est présent au cœur même de la crise. C’est l’élément qui a survécu depuis la version jouée l’an dernier, apportant une douceur particulière. L’amour y circule, il touche les spectateurs, les fait même sourire par moments. »
La pièce Le Corbeau en bois est une narration fantaisiste de l’amour et de l’art en temps de crise, décrivant le parcours artistique et personnel d’un réalisateur. À noter que Morteza Mirmontazemi a participé à de nombreux festivals internationaux de théâtre aux Pays-Bas, en France, en Italie, en Pologne, en République tchèque, au Japon, en Corée du Sud, en Arménie, en Allemagne et dans plusieurs autres pays.