Le Président du Parlement Iranien Affirme : « La Clé de l’Avenir de l’Iran est entre les Mains des Femmes »

Lors d’un discours majeur, le président du Parlement iranien, Mohammad Baqer Qalibaf, a placé les femmes au cœur du projet national en déclarant que « la clé de la vision future de l’Iran est entre les mains des jeunes filles et des femmes ». Ce discours articule la vision officielle de la République Islamique sur le rôle des femmes, en cherchant à concilier tradition et modernité. Il présente la Révolution de 1979 comme l’événement ayant libéré la femme iranienne du consumérisme et de l’exploitation pour en faire une « actrice déterminante » sur la scène sociale, tout en préservant son rôle central au sein de la famille. Qalibaf oppose ce modèle à l’Occident, qu’il accuse d’avoir sacrifié la famille au nom d’une égalité des sexes qu’il qualifie de « trompeuse », lui préférant le concept de « justice entre les sexes » qui reconnaîtrait des rôles complémentaires.
Le discours s’inscrit dans un cadre idéologique et politique précis. Qalibaf affirme que la résistance nationale face aux « ennemis » qui voudraient rendre l’Iran « invivable » repose en grande partie sur les femmes, « incarnation de la vie ». Il lie explicitement leur rôle à la « résilience nationale », évoquant leur résistance durant la « guerre de 12 jours ». La politique du gouvernement, notamment le septième plan de développement décrit comme « centré sur la famille », est présentée comme le véhicule institutionnel de cette vision. L’objectif est de faire de la famille non pas une simple unité sociale, mais « l’infrastructure de tout projet de gouvernance », avec la femme comme pivot.
Au-delà des principes, Qalibaf aborde des mesures concrètes, appelant à une refonte des systèmes pour soutenir les femmes. Il évoque la nécessité de réviser les lois du travail, de développer le télétravail et de créer des crèches sur les lieux de travail, non comme une « faveur » mais comme un devoir de l’État pour réduire les conflits entre les rôles maternels et professionnels. Il encourage également la reconnaissance économique de la famille comme unité de production et de création de valeur, notamment via l’entrepreneuriat domestique porté par les femmes. Ce discours ambitieux vise à définir une « troisième voie » iranienne, où la femme est à la fois gardienne du foyer et actrice clé d’un « Iran fort », en rejetant à la fois les modèles occidentaux et les interprétations traditionnelles trop rigides.