L’article 98 du septième programme de développement de la République islamique d’Iran met en avant une stratégie essentielle visant à activer les capacités territoriales et stratégiques du pays à travers l’attraction et le retour des talents. Ce dispositif cherche à encourager ces élites à s’impliquer activement dans la résolution des défis nationaux, tout en renforçant l’interaction efficace de l’Iran avec son environnement international et régional.

La fuite des cerveaux constitue un problème majeur et durable dans de nombreux pays en transition, particulièrement au Moyen-Orient et en Asie de l’Ouest. En Iran, plus de 15% des doctorants émigrent dans les cinq ans suivant leur diplôme, provoquant un affaiblissement significatif du système d’innovation et un frein au développement basé sur la connaissance, ce qui représente une menace pour l’autonomie du pays à long terme. Les causes identifiées incluent souvent l’insuffisance des infrastructures de recherche, le décalage entre formation et marché du travail, les politiques instables, le manque de systèmes de motivation et le faible soutien aux innovateurs.

Cependant, le phénomène de migration des élites n’est pas forcément négatif ; il peut être transformé en un « flux circulaire des cerveaux » si des mesures incitatives sont mises en place, telles que l’encouragement de l’immigration des experts, le renforcement des écosystèmes d’innovation internes, et la promotion d’un environnement stimulant pour le développement scientifique. Cela requiert une participation concertée des universités, du secteur privé, et des politiques publiques coordonnées.

Lors d’une table ronde organisée par le Centre de recherche sur le développement et la prospective, plusieurs experts universitaires et chercheurs ont souligné la nécessité d’adopter une vision multidimensionnelle : d’une part, considérer la migration des talents non pas seulement comme une menace mais aussi comme une opportunité de connecter l’Iran au réseau mondial de savoir et d’innovation, et d’autre part, réformer les politiques pour favoriser la rétention et le retour des élites. Parmi les solutions proposées figurent la création de centres d’excellence, des incitations fiscales, un soutien renforcé à la recherche, des opportunités de double diplomation à l’international, un traitement équitable et méritocratique, ainsi que la construction de liens solides entre gestionnaires, universités et scientifiques.

Enfin, l’article 98 du septième programme marque une évolution significative dans l’attention portée aux talents, intégrant leur rôle clé dans la stratégie de développement national pour inverser la tendance à l’émigration et bâtir un avenir plus compétitif et innovant pour l’Iran.

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