L’expérience du fonctionnement de la centrale nucléaire de Bouchehr démontre que l’énergie nucléaire n’est pas seulement une option stratégique pour l’indépendance énergétique de l’Iran, mais aussi un levier puissant pour le développement économique, l’avancement technologique et la préservation de l’environnement. Première installation atomique du pays, la centrale de Bouchehr joue un rôle central dans la stratégie nationale visant à réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Dotée d’un réacteur à eau pressurisée (VVER-1000) d’une capacité de 1024 mégawatts, elle a, depuis sa mise en service en 2011, généré des bénéfices économiques et environnementaux notables.

En 2023, la centrale a battu un record de production avec 7,4 milliards de kilowattheures, soit 18 % de l’électricité produite dans la province de Bouchehr et 1,2 % du total national. Malgré la baisse du coût des centrales solaires, le nucléaire reste crucial pour la diversification du mix énergétique et l’indépendance énergétique du pays. Alors que l’Iran prévoit d’augmenter la part de l’énergie solaire de 1 % à 10 % d’ici la fin du septième plan national, le doublement de la capacité nucléaire demeure une priorité stratégique.

La construction de la centrale a débuté en 1975 avec Siemens, mais a été interrompue après la révolution de 1979. Elle a repris en 1995 grâce à un partenariat avec la société russe Atomstroyexport. Le coût final du projet fait débat, variant entre 5 et 11 milliards de dollars selon les sources. Néanmoins, les économies réalisées sont substantielles : la centrale a permis d’économiser l’équivalent de 8 milliards de dollars en combustibles fossiles, et chaque unité de 1000 mégawatts évite l’émission de 7 millions de tonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent du retrait de 11,7 millions de voitures de la circulation en une décennie.

Comparée aux centrales thermiques, l’électricité nucléaire coûte moins cher à produire en Iran : 17 dollars par mégawattheure contre 24 dollars pour le gaz et 67 dollars pour le diesel. Les avantages incluent un faible coût du combustible, une durée de vie plus longue (60 ans contre 15-20 ans pour les centrales fossiles) et une moindre sensibilité aux fluctuations du prix du pétrole.

L’Iran vise une capacité nucléaire de 20 000 mégawatts à l’horizon 2041, avec des projets en cours comme l’ajout de deux nouveaux réacteurs à Bouchehr, la construction de quatre centrales à Hormozgan et d’une centrale de 300 mégawatts à Khuzestan. Chaque gigawatt de capacité nucléaire crée environ 50 000 emplois directs, ce qui fait du nucléaire un moteur de croissance et d’emploi pour le pays.

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