Le médecin de famille constitue l’un des piliers essentiels des systèmes de santé modernes dans le monde. Sa mission est d’offrir des soins complets, continus et coordonnés aux individus et aux familles. En tant que premier point de contact avec le système de santé, le médecin de famille suit la santé de ses patients et les oriente vers des soins appropriés. Cette approche réduit non seulement les coûts hospitaliers, mais améliore aussi la qualité des soins et la satisfaction des patients.

Bien que ce programme médical ait été proposé à plusieurs reprises en Iran au cours des deux dernières décennies, sa mise en œuvre complète connaît plusieurs obstacles : manque de financement, désorganisation structurelle, résistances institutionnelles et absence d’infrastructures numériques adéquates. En conséquence, le programme reste partiellement appliqué, surtout dans les grandes villes, et progresse lentement.

Le gouvernement, selon les obligations du septième plan de développement, s’est engagé à déployer le programme médecin de famille et le système de référence à l’échelle nationale, en utilisant les capacités des secteurs public et privé. Le ministre de la Santé a récemment rappelé que la réduction des inégalités d’accès aux soins, notamment dans les zones défavorisées, est une priorité pour le gouvernement. La première phase doit démarrer en septembre, avec une extension progressive liée à la disponibilité des ressources financières, environ 30 000 milliards de rials pour 1404 (année iranienne).

Le médecin de famille, avec son approche holistique, ne se limite pas aux soins curatifs : il assure la prévention, l’éducation sanitaire, la gestion des maladies chroniques et coordonne les interventions avec d’autres professionnels. Des exemples comme le NHS au Royaume-Uni, le Canada ou la Finlande démontrent que les systèmes centrés sur le médecin de famille réduisent les coûts, améliorent la santé publique et renforcent la justice sociale dans l’accès aux soins.

Cependant, l’expérience iranienne révèle que malgré les succès dans les zones rurales et petites villes, le programme fait face à des défis financiers, culturels, structurels et professionnels dans les zones urbaines. Les patients ignorent souvent la nécessité d’un système de référence, les médecins spécialisés se font rares, la coordination entre assurances et santé publique est insuffisante, et les ressources budgétaires restent limitées. De plus, le moral des médecins de famille est affecté, notamment dans les régions défavorisées.

Pour mieux réussir, il est recommandé de réformer le mode de rémunération en adoptant un paiement à la performance, de développer la formation spécialisée en médecine familiale, de promouvoir via les médias l’importance du médecin de famille, et de s’appuyer sur les expériences de pays ayant réussi ce modèle. Le rôle des associations professionnelles et internationales comme WONCA est aussi crucial pour appuyer et former les médecins.

La célébration de la Journée du Médecin en Iran, choisie en hommage à Avicenne, est une occasion non seulement symbolique mais aussi stratégique pour réfléchir sur la place du médecin de famille et engager les mesures de soutien indispensables. Sans un système de médecine familiale efficace, le système de santé national risque de devenir coûteux, inéquitable et inefficace. Le renforcement des infrastructures éducatives, financières et administratives apparaissent comme la clé d’une meilleure intégration du programme.

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