Le chef de l’AIEA appelle au retour à la diplomatie avec l’Iran malgré les tensions

Dans un entretien avec la chaîne France 24, Rafael Grossi, le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a présenté une position nuancée sur le dossier nucléaire iranien. Il a reconnu que les attaques attribuées aux États-Unis et à Israël contre des installations iraniennes en juin avaient « porté un coup à la diplomatie » avec Téhéran. Malgré cet impact négatif, il a fermement plaidé pour un retour à la table des négociations, affirmant que la diplomatie était « la seule solution durable ». Il a toutefois évité de condamner explicitement ces attaques, un point qui suscite des critiques de la part de l’Iran.

Le chef de l’AIEA a avancé plusieurs affirmations qui sont contestées par Téhéran. Il a estimé que si les attaques avaient endommagé les infrastructures clés comme Natanz, Ispahan et Fordow, elles n’avaient pas affecté le savoir-faire technique nucléaire de l’Iran. S’appuyant sur des allégations non prouvées, il a répété ses préoccupations concernant les stocks d’uranium hautement enrichi de l’Iran, suggérant que le pays avait la capacité technique de construire « plusieurs armes nucléaires » à l’avenir, tout en admettant que la reconstruction des sites endommagés prendrait au moins un an.

La position de M. Grossi a été immédiatement critiquée dans le rapport de l’agence de presse iranienne Tasnim, qui est proche des Gardiens de la Révolution. Le rapport accuse le directeur de l’AIEA de répéter des allégations « non fondées » et alignées sur celles d’Israël et des pays occidentaux. Il rappelle que l’Iran a toujours nié vouloir se doter de l’arme atomique et considère que les rapports « biaisés » de l’agence ont servi de prétexte aux attaques. Enfin, l’Iran a réduit sa coopération avec l’AIEA suite à l’adoption d’une loi interne, une décision que Grossi déplore tout en poursuivant les négociations.