Selon Mohammad Saligheh, professeur en climatologie à l’université Khwarizmi de Téhéran, la température moyenne en Iran a déjà augmenté de 2 degrés Celsius, soit le double de la hausse globale constatée sur la planète qui est inférieure à 1 degré. Cette situation alarmante illustre la vulnérabilité particulière de l’Iran face aux effets du changement climatique, un phénomène mondial directement lié à l’augmentation des gaz à effet de serre, principalement le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane.

Le mécanisme en cause est celui d’un effet de serre amplifié : les gaz comme le CO2 et le méthane empêchent la dissipation de la chaleur solaire reçue par la Terre, ce qui entraîne un piégeage progressif de l’énergie dans l’atmosphère et donc une hausse graduelle des températures. La cause principale en est l’intensification des activités humaines, notamment la consommation massive de combustibles fossiles, qui a multiplié ces gaz dans l’atmosphère au cours du dernier siècle.

En Iran, ce réchauffement provoque plusieurs conséquences graves à commencer par l’augmentation des besoins en eau des végétaux dans un contexte déjà aride et semi-aride, où les précipitations sont faibles et en baisse. L’infiltration des pluies dans le sol a diminué de 70% à 40%, réduisant la recharge des nappes phréatiques et mettant en danger les écosystèmes, la couverture végétale et les ressources agricoles.

De plus, la hausse des températures accroît l’usage des systèmes de refroidissement, augmentant ainsi la consommation en eau et en énergie. La situation est aggravée par l’effet d’îlot de chaleur urbain dans les grandes villes iraniennes, où l’abaissement de la végétation conjuguée à une forte pollution empêche l’évacuation de la chaleur, provoquant une élévation locale supplémentaire de 3 à 4 degrés. Cette situation aggrave encore la consommation énergétique et hydrique dans les zones urbaines.

Enfin, malgré les pratiques mondiales visant à mitiger ces effets en adaptant les infrastructures (utilisation de toitures blanches, plantage d’espaces verts, isolation thermique, etc.), l’Iran accuse un retard important dans l’application de ces mesures. L’accès facile à l’énergie bon marché, le manque de sensibilisation à l’économie d’énergie, et l’absence de politiques énergiques renforcent cette dépendance croissante et la dégradation environnementale.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *