La technologie nucléaire au service du goût : l’irradiation pour améliorer la fraise

La fraise, fruit populaire mais fragile, voit sa qualité se dégrader rapidement après la récolte en raison de l’activité enzymatique et du développement microbien. Pour relever ce défi, l’irradiation, une technologie nucléaire utilisant des rayonnements ionisants (rayons gamma, X ou électrons), s’impose comme une solution innovante. En appliquant une dose précise et contrôlée, ce procédé réduit efficacement la charge microbienne et ralentit les processus biochimiques responsables de la perte de saveur. Il en résulte une meilleure conservation de la douceur et de l’arôme naturel du fruit, tout en maintenant une texture et une couleur attrayantes.
Les avantages économiques de cette technologie sont significatifs. En prolongeant la durée de vie du fruit et en préservant sa qualité, l’irradiation réduit considérablement le gaspillage après récolte, ce qui augmente la rentabilité pour les producteurs et les exportateurs. Une fraise de meilleure qualité et plus durable ouvre également l’accès à de nouveaux marchés d’exportation exigeants. Des pays comme le Japon et les États-Unis ont déjà démontré le succès de cette méthode, avec des reports de la date de péremption allant jusqu’à sept jours supplémentaires et une réduction des déchets pouvant atteindre 30 %.
Malgré ses atouts, l’irradiation rencontre des défis, notamment le coût élevé des infrastructures et le manque de familiarité du public avec sa parfaite innocuité. Cependant, les progrès techniques, comme le couplage avec des emballages intelligents et une surveillance numérique précise des doses, améliorent son efficacité et sa sécurité. En n’affectant pas les nutriments comme la vitamine C et en éliminant les résidus chimiques, l’irradiation s’inscrit dans une démarche d’agriculture durable et contribue directement à plusieurs Objectifs de Développement Durable (ODD), notamment la réduction du gaspillage alimentaire et l’amélioration de la sécurité sanitaire des aliments.