La Société Civile Iranienne Appelle à la Désignation d’un « Ambassadeur de la Paix » pour les Victimes des Armes Chimiques

Lors d’un entretien, Taïbeh Mohammad, fondatrice du groupe « Ambassadeurs de la Paix et de l’Amitié » et secrétaire du comité international de la conférence « Souffles Brûlés » dédiée aux victimes d’armes chimiques, a lancé un appel pressant pour que l’Iran désigne un « Ambassadeur de la Paix » issu de la société civile. Selon elle, cette personne, qui doit avoir une compréhension profonde des traumatismes causés par la guerre et les sanctions, aurait pour mission essentielle de porter la voix des victimes sur la scène internationale, notamment celle des vétérans de la guerre Iran-Irak ayant subi des attaques chimiques. Elle critique le fait que les pays ayant fourni ces armes à l’Irak de Saddam Hussein n’aient jamais présenté d’excuses et souligne la double peine subie par l’Iran, contraint d’envoyer ses blessés se faire soigner dans ces mêmes nations tout en étant sous le coup de sanctions limitant l’accès aux médicaments.

L’activiste a décrit l’initiative « Souffles Brûlés » comme une plateforme de plaidoyer et de revendication des droits. Refusant le silence traditionnel des hommages, les participants ont symboliquement respiré pendant une minute avec un masque à oxygène pour faire vivre aux délégations internationales une infime partie de la souffrance endurée quotidiennement par les victimes. La conférence a également servi de lancement pour la « Symphonie de Sardasht », une œuvre artistique puissante qui raconte le drame du premier bombardement chimique sur une ville (Sardasht en Iran) et qui est destinée à être jouée à l’étranger pour sensibiliser un public international.

Au-delà du travail de mémoire, l’appel de Mme Mohammad vise une reconnaissance structurelle. Elle estime que la société civile iranienne doit occuper une place plus visible dans les arènes internationales, comme le siège d’Ambassadeur de la Paix aux Nations Unies. Elle propose même la candidature d’individus comme Alireza Younchi, estimant qu’une personne issue de la société civile, aux côtés des efforts diplomatiques officiels, peut mener un plaidoyer plus percutant et authentique pour demander justice pour toutes les victimes des conflits, y compris celles de la récente « guerre de 12 jours », et exposera les crimes de guerre à l’échelle mondiale « dans la langue du peuple, pour le peuple ».

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