La Russie et la Chine en quête de prorogation du JCPOA face à l’opposition occidentale

La Russie et la Chine ont soumis un troisième projet révisé de résolution visant à proroger de six mois la mise en œuvre du Plan d’action global conjoint (PAGC ou JCPOA) ainsi que la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui avait initialement approuvé cet accord. Cette nouvelle proposition sera soumise au vote le vendredi 26 septembre 2025.

Ce projet, conçu en réponse à l’initiative des trois pays européens membres du JCPOA (France, Allemagne et Royaume-Uni, connus sous le nom d’E3) visant à activer le mécanisme dit de « retour automatique » des sanctions contre l’Iran, vise à reporter l’entrée en vigueur de ces sanctions, initialement prévue le 28 septembre 2025, jusqu’au 18 avril 2026. Ce report offrirait un délai supplémentaire pour tenter de résoudre les différends par des voies diplomatiques.

Le premier projet de résolution, déposé par la Russie le 24 août 2025, proposait d’empêcher toute nouvelle discussion au Conseil de sécurité concernant l’application du PAGC ou de la résolution 2231 durant la période de prorogation, afin d’exclure la possibilité d’activer le mécanisme de snapback par la troïka européenne. Cependant, ce paragraphe a été supprimé dans la version finale en raison de l’opposition d’autres membres du Conseil, dont les pays européens et les États-Unis, qui considèrent ce délai trop favorable à l’Iran en l’absence d’engagements précis.

Après que l’E3 a activé officiellement le mécanisme de retour des sanctions le 28 août, et suite au rejet par le Conseil de sécurité d’une proposition de prolongement de ces sanctions lors du vote du 18 septembre, la Russie et la Chine ont présenté la troisième version de leur projet, désormais finalisé et prêt à être voté. Cette version inclut un ton plus conciliant, saluant l’accord récent entre l’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) du 10 septembre à Le Caire, qui renouvelle la coopération iranienne pour le contrôle du programme nucléaire et répondre aux inquiétudes sur le respect de ses engagements.

Pour autant, les diplomates occidentaux préviennent que la résolution risque de ne pas obtenir les neuf voix nécessaires à son adoption, reproduisant le résultat du vote précédent. En cas de rejet, les sanctions onusiennes—comprenant un embargo sur les armes, des restrictions sur les missiles balistiques, le gel des avoirs, les interdictions de voyage et des limitations sur les transferts technologiques liés au nucléaire—seront réactivées à partir du 28 septembre 2025.

Les experts soulignent que, même si ces sanctions appartiennent aux mesures de non-prolifération, leur impact économique direct est limité. Elles visent plutôt à exercer une pression psychologique stratégique dans le cadre des rivalités géopolitiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *