Le procureur général iranien, Hojjat-ol-Islam wal-Muslimin Mohammad Moheydi, a souligné lors de la 7e réunion des procureurs généraux des pays membres des BRICS l’importance d’une coopération internationale pour réguler l’usage de l’intelligence artificielle (IA), une technologie qui transcende les frontières étatiques. Il a expliqué que les algorithmes développés dans un pays peuvent être utilisés ailleurs, ce qui rend impérative une coordination globale.

Selon lui, l’IA, en tant qu’outil fondamental de transformation sociale, économique et juridique, offre des opportunités sans précédent pour renforcer la justice et l’État de droit, notamment par son aptitude à analyser de grandes quantités de données, prévoir des infractions, analyser des dossiers et même suggérer des recommandations judiciaires. Mais cette puissance exige une supervision rigoureuse et des cadres légaux clairs pour éviter les dérives telles que la discrimination, la violation de la vie privée ou l’atteinte aux droits fondamentaux.

Moheydi a insisté sur la nécessité de garantir un droit d’appel contre les décisions automatisées et de prévoir une révision humaine dans les affaires sensibles, respectant ainsi le principe selon lequel nul n’est au-dessus de la loi, même face aux technologies avancées. Les algorithmes doivent être audités, leurs performances évaluées, et la responsabilité juridique en cas d’erreur clairement attribuée.

Il a aussi plaidé pour la création d’organismes indépendants de contrôle de l’IA dans le système judiciaire, afin que l’État de droit ne soit pas dépassé par la rapidité technologique, mais au contraire bénéficie d’une justice plus accessible, précise et équitable.

Le procureur général a proposé que les pays BRICS, forts de leurs divers systèmes culturels et juridiques, élaborent une charte éthique commune pour encadrer l’IA, afin de préserver la dignité humaine et les droits fondamentaux. Cette charte inclurait des principes de justice dans la conception des algorithmes, l’interdiction d’utiliser l’IA à des fins de répression politique ou de discrimination, ainsi que l’échange d’expériences et la création de tribunaux spécialisés dans la criminalité cybernétique et la régulation des abus liés à l’IA.

Enfin, il a rappelé les efforts de l’Iran dans la lutte contre la cybercriminalité à travers des systèmes intelligents, capables de détecter et suivre les réseaux criminels bien au-delà des capacités humaines, notamment en matière d’analyse des transactions financières illicites et de reconnaissance faciale.

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