La vaste censure médiatique et les restrictions en matière d’information imposées par le régime sioniste durant la récente guerre de 12 jours ont considérablement minimisé l’ampleur des pertes subies par Israël et les habitants des territoires occupés. Toutefois, avec l’annonce du cessez-le-feu et l’arrêt des hostilités, les statistiques et données publiées par des sources israéliennes révèlent que l’étendue des dégâts, dans tous les domaines, est massive et accablante.

Selon le journal Yediot Aharonot, la guerre avec l’Iran a coûté plus de 4,6 milliards de dollars à Israël. D’après l’Administration fiscale du régime sioniste, au 25 juin (4 Tir), 41 651 demandes d’indemnisation ont été enregistrées dans les centres de compensation. Ce chiffre ne tient pas compte des nombreuses demandes non encore déposées pour les bâtiments, véhicules et équipements situés hors de Tel-Aviv, où se trouve le principal centre de déclaration.

Parmi les domaines où les conséquences de cette guerre de 12 jours avec l’Iran devraient infliger des dommages significatifs au régime sioniste à court terme figurent la culture et l’industrie de l’édition. Il semble que les effets des guerres menées par ce régime au cours des deux dernières années mèneront à une transformation profonde de son secteur éditorial et culturel dans un avenir proche.

Selon les dernières estimations, Israël compte environ 100 éditeurs et 200 auteurs-éditeurs. Le nombre de personnes actives dans l’industrie de l’édition y est estimé à plus de mille. Chaque année, Israël publie environ 7 500 titres, soit moins que la production mensuelle de livres en Iran. 94 % de ces ouvrages sont en hébreu, les autres en anglais et en arabe. 84 % sont des œuvres originales, et 16 % des traductions, provenant uniquement de l’anglais, du français et de l’allemand.

Le taux de lecture en Israël n’est pas particulièrement élevé : Le taux de pénétration des livres imprimés est de 25 %, ce qui signifie qu’un quart seulement de la population a acheté au moins un livre imprimé l’année précédente. Ce faible chiffre ne traduit pas un intérêt accru pour le livre numérique : le taux de lecture des ebooks est de 13 %, et celui des livres audio de 20 %. Les ouvrages religieux et de pensée juive représentent 28 % des publications, suivis par la littérature générale (26 %) et la littérature jeunesse (16 %).

Des études montrent que la distribution et la consommation de livres en Israël sont fortement influencées par les décisions politiques du régime. Les sanctions culturelles récentes, notamment la plus importante campagne de boycott culturel contre Israël, soutenue par plus de 7 000 écrivains et éditeurs de renom dans le monde, ont profondément affecté l’industrie de l’édition du pays. De nombreux auteurs et éditeurs ont révoqué les droits de traduction de leurs œuvres en hébreu et ont boycotté leur diffusion en Israël. Ainsi, plusieurs livres prêts à être publiés ont été abandonnés, et les agences internationales ont suspendu les contrats à venir.

Face au désengagement des éditeurs internationaux, de nombreux auteurs israéliens se tournent désormais vers l’autoédition. Parallèlement, une baisse du prêt de livres dans les bibliothèques publiques a été observée. L’une des conséquences majeures de cette guerre de 12 jours et de la riposte iranienne aux frappes du régime sioniste est l’augmentation des velléités de migration. Les experts prévoient un isolement culturel croissant en Israël dans les mois à venir. Par ailleurs, il est prévu qu’Israël, pour compenser les pertes subies notamment à Tel-Aviv, réduise ses investissements dans les domaines culturels, notamment l’édition. Par conséquent, les éditeurs pourraient être contraints de diminuer le nombre de publications pour survivre.

Les sanctions culturelles internationales, qui avaient déjà contribué à isoler le secteur éditorial du pays, prennent désormais une nouvelle dimension : la Semaine du livre hébraïque, événement culturel majeur dans les territoires occupés, a été reportée en raison de l’insécurité croissante ressentie par les habitants.

Les experts estiment que, dans un avenir proche, le modèle de lecture en Israël reposera sur des contenus courts et superficiels, dictés par les algorithmes numériques, une expérience mêlant divertissement, distraction et soulagement temporaire, s’éloignant peu à peu de la tradition livresque fondée sur le savoir.

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