
L’Iran se prépare à affronter une crise énergétique majeure lors de l’hiver à venir, avec un déséquilibre prévu entre l’offre et la demande de gaz naturel de 350 à 400 millions de mètres cubes par jour. Cette pénurie menace de paralyser l’économie nationale. Pour garantir le chauffage des foyers, le gouvernement sera contraint de réduire drastiquement l’approvisionnement en gaz des industries clés (comme la pétrochimie et l’acier) et des centrales électriques, risquant ainsi d’arrêter la production industrielle et de causer des pertes économiques colossales, estimées à 20 milliards de dollars par an. Cette situation crée un dilemme critique : chauffer les maisons ou maintenir les usines en activité.
Face à cette urgence, un plan nommé « Gaz de report » (طرح کارور گاز) est présenté comme une solution intelligente et peu coûteuse. Son principe est de rétablir l’équilibre du réseau non pas en augmentant la production, mais en réduisant massivement la consommation dans le secteur résidentiel, qui absorbe plus de 50% du gaz en hiver. Le plan vise une réduction de 30% de la consommation domestique grâce à des mesures d’efficacité énergétique, telles que le remplacement des vieux appareils de chauffage et l’isolation des bâtiments. Un mécanisme financier innovant, basé sur la vente de certificats d’économies d’énergie en Bourse, est proposé pour financer ces améliorations et inciter le secteur privé à participer.
La résolution de la crise du gaz est également présentée comme la clé pour éviter une nouvelle crise de l’électricité. De nombreuses centrales électriques iraniennes dépendent du gaz, et une pénurie hivernale pourrait entraîner des pannes de courant généralisées. En optimisant la consommation de gaz domestique, le plan « Gaz de report » permettrait de libérer du combustible pour les centrales, résolvant ainsi potentiellement jusqu’à 40% du déficit électrique. Cette approche est présentée comme une stratégie gagnante-gagnante, essentielle pour préserver la stabilité économique et énergétique du pays.