
Aujourd’hui, le 30 avril, correspond au 10 ordibehesht du calendrier iranien, jour national du Golfe Persique, un jour porteur d’une profonde signification pour les Iraniens et constituant une grande part de la fierté nationale de l’Iran.
L’expulsion des Portugais du détroit d’Ormuz et du Golfe Persique, grâce au courage d’Imam Qoli Khan, gouverneur de Fars à l’époque safavide, est la raison de la désignation de cette journée. Il est à mentionner que ce jour important, inscrit au calendrier officiel de la République islamique d’Iran depuis 2005, vise à préserver le nom historique de « Golfe Persique » et à lutter contre les déformations géographiques et politiques, devenant ainsi une commémoration nationale et historique pour l’Iran. Cette date ne rappelle pas seulement l’un des événements les plus importants de l’histoire de l’Iran en matière de souveraineté nationale, mais symbolise également la lutte du peuple iranien contre le colonialisme et la défense de l’intégrité territoriale du pays.
Pourquoi ce jour a-t-il été nommé ainsi ?
Le choix du 10 ordibehesht comme jour du Golfe Persique se réfère à un événement marquant de l’histoire de l’Iran. En 1622, les forces coloniales portugaises furent expulsées du détroit d’Ormuz par les troupes de Shah Abbas Ier. Ce jour-là, les forces militaires iraniennes, commandées par Imam Qoli Khan, fidèle général du roi safavide, avec l’aide des habitants du sud du pays, réussirent à libérer l’île d’Ormuz et les eaux méridionales de l’Iran après plus d’un siècle d’occupation portugaise. Cet événement est considéré comme l’un des plus grands exemples de résistance nationale face à une domination étrangère dans l’histoire iranienne. La désignation de cette journée est, au-delà d’une célébration militaire, une réponse culturelle et politique aux tentatives de falsification du nom historique du Golfe Persique, observées ces dernières décennies dans certaines sources et médias internationaux.
L’origine du nom « Golfe Persique » :
Le nom « Golfe Persique » possède une histoire millénaire attestée dans les documents, cartes et textes historiques. Des écrits de l’Iran et de la Grèce antiques jusqu’aux historiens islamiques et européens, cette étendue maritime a toujours été désignée par les termes « Bahr-e Fars » (mer de Perse), « Khalij-e Fars » (Golfe Persique) ou son équivalent latin « Persian Gulf ». Il est à noter que même les documents historiques arabes jusqu’au Moyen Âge utilisaient ce nom. Par ailleurs, ces dernières années, l’ONU, l’UNESCO et de nombreuses institutions internationales officielles ont confirmé l’usage du nom « Golfe Persique » dans leurs documents.
En réalité, pour les Iraniens, ce nom n’est pas seulement historique ; il désigne également l’un des corridors géopolitiques les plus vitaux au monde. Près d’un tiers des ressources pétrolières mondiales se trouvent autour de ce golfe, et sa voie maritime est l’une des plus fréquentées pour le transport énergétique. C’est pourquoi cette région a une importance économique, militaire et géopolitique cruciale pour l’Iran, mais aussi pour les pays qui cherchent à en modifier le nom. Tout au long de l’histoire, le Golfe Persique a été le point de rencontre des grandes civilisations et la scène d’événements décisifs. Des empires antiques iraniens jusqu’aux siècles récents avec la présence coloniale portugaise, hollandaise, britannique et américaine, cette région a toujours suscité des convoitises. Ainsi, la victoire de Shah Abbas dans la libération d’Ormuz en 1622 revêt une grande importance pour l’Iran.
La célébration du jour national du Golfe Persique, ces dernières années, dépasse les aspects historiques et politiques pour acquérir une dimension culturelle. À cette occasion, des programmes culturels et médiatiques sont organisés pour mettre en lumière la valeur du Golfe Persique : réalisation de documentaires, publication de livres, d’articles, organisation d’expositions artistiques, et colloques spécialisés sur l’histoire et la géopolitique de la région. Dans les écoles, universités et centres culturels, des cérémonies spéciales sont également organisées pour éduquer les jeunes générations sur l’identité historique de cette région et la nécessité de la préserver. Ces efforts, en parallèle des campagnes médiatiques, s’inscrivent dans la diplomatie culturelle de l’Iran, tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Ô toi, éternellement azuré, ô Golfe Persique,
Ton nom glorieux restera à jamais immortel,
Ton nom sur les lèvres des vagues épiques
Est le chant d’amour le plus éternel