Décès de Jamshid Chemirani, maître iranien du tombak

Le monde de la musique traditionnelle iranienne est en deuil. Jamshid Chemirani, l’un des plus éminents maîtres du tombak (tambour en gobelet persan), s’est éteint mercredi 14 Aban (6 novembre) en France, des suites d’une maladie pulmonaire. Né à Téhéran en 1941, il était un disciple de l’illustre Hossein Tehrani, le père du tombak moderne. Bien qu’initialement parti en France en 1960 pour des études en mathématiques, sa passion pour la musique a pris le dessus. Il a commencé à enseigner le tombak au Centre d’études orientales de l’Université de la Sorbonne à Paris, où pendant plus de quinze ans, il a formé de nombreux étudiants de diverses nationalités, jouant un rôle pionnier dans l’introduction et la diffusion de cet instrument à travers le monde.

Artiste éclectique et collaborateur infatigable, Chemirani a travaillé aux côtés des plus grandes figures de la musique iranienne, telles que Mohammad Reza Shajarian, Hossein Alizadeh, Dariush Tala’i et Majid Kiani. Son talent et sa curiosité l’ont également conduit à de fructueuses collaborations internationales avec des artistes de renom comme le metteur en scène Peter Brook et les musiciens Jean-Pierre Drouet et Omar Sosa. Ces partenariats ont donné naissance à des dizaines d’albums et de performances qui ont fait de lui un véritable ambassadeur de la culture musicale persane sur la scène mondiale.

En 1998, il a fondé le « Chemirani Ensemble », un groupe familial qui réunissait ses fils Keyvan et Bijan, ainsi que son petit-fils Sâlem, poursuivant ainsi une tradition musicale dynastique et innovante. L’album « Eshâreh » (Le Signe), publié par la fondation Mahoor, retrace cinquante ans de sa carrière artistique exceptionnelle. Son héritage demeure vivant à travers ses enregistrements, ses nombreux élèves et l’activité de son ensemble, qui continue de porter haut le flambeau de la percussion iranienne.

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