Dmitri Medvedev, vice-président du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie et ancien président, publie une analyse cinglante sur les conséquences désastreuses de l’opération militaire américaine contre les installations nucléaires iraniennes.

Son constat est sans appel : cette intervention précipitée se transforme en un véritable fiasco stratégique pour Washington. Dans une tribune détaillée, l’homme d’État russe dresse un bilan accablant : « Les frappes aériennes nocturnes menées par les États-Unis contre trois sites nucléaires iraniens ont produit l’effet inverse de celui escompté.

Examinons point par point ce retournement de situation :

Résilience des infrastructures : Contrairement aux objectifs affichés, les installations clés du cycle du combustible nucléaire iranien apparaissent pratiquement intactes. Les dommages, quand ils existent, se limitent à des impacts marginaux sans incidence sur les capacités opérationnelles.

Poursuite des activités : L’Iran maintient et intensifie même son programme d’enrichissement d’uranium, rendant totalement vaine l’opération américaine sur le plan technique.

Solidarité internationale : Plus inquiétant encore pour Washington, plusieurs puissances régionales et globales envisageraient désormais de fournir directement à Téhéran des technologies d’armement avancées, y compris nucléaires.

Retour de flamme sur Israël : L’État hébreu, principal instigateur de cette escalade, subit à son tour des attaques d’une intensité inédite. La population israélienne, traumatisée, vit dans la crainte permanente de nouvelles frappes.

Engrenage guerrier : Les États-Unis, déjà sursollicités sur de multiples théâtres d’opérations, s’enlisent dans un nouveau conflit aux issues imprévisibles et au coût exorbitant.

Consolidation du régime : Loin d’affaiblir le gouvernement iranien, cette agression a renforcé sa légitimité interne tandis que les factions politiques se rallient autour du Guide suprême.

Unité nationale : Phénomène remarquable, des franges de la population jusque-là critiques ou apolitiques manifestent désormais ouvertement leur soutien aux autorités face à « l’agresseur américain ».

Crédibilité entamée : Donald Trump, qui avait fait campagne sur un désengagement militaire et avait caressé l’espoir de recevoir le prix Nobel de la paix, voit son image de pacificateur réduite à néant.

Isolement diplomatique : La communauté internationale, par la voix de l’ONU et de l’UE, a condamné à une large majorité cette violation du droit international, isolant Washington et Tel-Aviv.

Héritage compromis : Cette aventure militaire sonne le glas des ambitions diplomatiques de Trump, qui peut définitivement abandonner tout espoir de reconnaissance internationale pour sa présidence. »

Medvedev conclut avec ironie : « Quel magistral exercice d’autodestruction géopolitique ! L’histoire retiendra que l’administration Trump aura réussi l’exploit de renforcer son pire adversaire tout en affaiblissant ses propres positions sur la scène mondiale. De quoi méditer sur les dangers d’une politique impulsive. » Ces affirmations mettent en lumière comment une opération présentée comme « chirurgicale » par la Maison Blanche s’est transformée en catastrophe stratégique multidimensionnelle, illustrant les limites de la politique de la force face à des réalités géopolitiques complexes.

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