Parmi les ghazals amoureux et engagés de Houshang Ebtehaj, poète majeur de l’époque contemporaine, figure un poème inachevé intitulé Arbaïn : un texte bref mais intense, où, en quelques vers, l’écho du sang de l’Imam Hussein (que la paix soit sur lui) semble palpiter à travers les veines de l’Histoire.

Connu dans la littérature persane sous le nom de plume Sayeh « l’Ombre », Ebtehaj est l’un des rares poètes à avoir édifié un véritable pont entre la musicalité et les formes du ghazal classique et les préoccupations profondes de l’homme moderne.

Sayeh a consacré à l’Imam Hussein (AS) un poème intitulé Arbaïn, qui est, après sa mort, resté inachevé. En voici le texte :

« Ô Hussein, fils d’Ali,

Encore de la terre, ton sang ardent Jaillit

Partout où fleurit un jardin de roses,

À cette source de sang l’eau puise

Mon cœur est un Kerbala… »

En écrivant Arbaïn, Ebtehaj intègre l’Imam Hussein (AS) à sa vision poétique : une source vivante qui irrigue la beauté et la vérité. L’image du « sang qui jaillit encore » traduit cette idée que le message de Kerbala ne s’éteint jamais, qu’il nourrit encore — comme l’eau d’une source — la conscience des peuples.

Le vers « Mon cœur est un Kerbala » est particulièrement significatif : il exprime la présence intime et personnelle de cette tragédie dans la vie émotionnelle et morale du poète. Chez Ebtehaj, comme chez bien d’autres grands poètes iraniens, Hussein (AS) devient une métaphore de l’engagement, de la pureté et du refus de se soumettre à l’injustice, valeurs qu’il associe à la mission profonde de la poésie elle-même.

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