L’Iran s’élève dans l’espace : Trois nouveaux satellites et une base de lancement stratégique

L’Iran accélère résolument son programme spatial avec l’annonce imminente du lancement de trois nouveaux satellites d’observation (Zafar 2, Payam et la seconde série de Kosar) depuis son territoire. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie nationale de longue date, dont le point de départ remonte à l’après-guerre Iran-Irak, et qui a connu un jalon décisif en 2008 avec le lancement du premier satellite national, Omid. Le pays ne se contente pas de lancer des engins ; il développe une industrie spatiale complète, s’appuyant sur un réseau universitaire dynamique (Universités de Sharif, de Science et d’Industrie, Amir Kabir, etc.) pour concevoir et fabriquer des satellites de plus en plus performants, atteignant aujourd’hui des résolutions d’image inférieures à cinq mètres, voire un mètre.

La montée en puissance technologique est soutenue par le développement de lanceurs nationaux de plus en plus capables, comme le Simorgh, qui a récemment placé avec succès une charge utile de 300 kg en orbite. Un signal fort de cette maturité croissante est l’émergence d’un secteur privé dynamique, désormais pleinement intégré à l’effort spatial. Des projets majeurs, comme la constellation de satellites à bande étroite Kosar – destinée à la transmission de données, notamment en situation de crise –, sont ainsi portés par des consortiums de sociétés privées iraniennes. Le lancement de Kosar 1 par une fusée russe en 2023 a symbolisé cette ouverture et cette reconnaissance des capacités techniques nationales sur la scène internationale.

Pour consolider son autonomie d’accès à l’espace, l’Iran construit une nouvelle base de lancement stratégique à Chabahar, sur les rives de la mer d’Oman. Présentée comme l’une des plus importantes d’Asie de l’Ouest, son premier lancement d’essai est prévu pour l’année prochaine. Cette infrastructure, couplée à des coopérations internationales telles que le partenariat avec la Chine pour l’exploration lunaire, dessine une ambition spatiale iranienne résolue et multidimensionnelle, visant à la fois la souveraineté technologique, le développement économique et le renforcement de son positionnement stratégique sur l’échiquier géopolitique.

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