Téhéran dévoile une statue symbolisant la défaite de l’Empire romain face à la Perse
La municipalité de Téhéran a inauguré une nouvelle œuvre d’art public controversée : une statue intitulée « Les agenouillés devant l’Iran ». Selon Davoud Goudarzi, l’adjoint aux services municipaux, la sculpture représente une scène historique où l’empereur romain Valérien s’agenouille après sa défaite face à l’empire perse sassanide au IIIe siècle. Les autorités présentent cette installation comme un symbole de la résistance et de la grandeur du peuple iranien face aux dominateurs étrangers tout au long de l’histoire. M. Goudarzi a explicitement lié cette initiative aux déclarations du Guide suprême de la Révolution, l’ayatollah Khamenei, concernant l’histoire brillante de l’Iran et, plus spécifiquement, à la « Défense Sacrée de 12 jours » – une référence récente à un conflit non spécifié avec Israël.
L’objectif déclaré de ce projet est de renforcer des concepts tels que la fierté nationale, l’unité sociale et l’identité iranienne dans l’espace urbain. La statue est installée de manière temporaire sur la place de la Révolution, un lieu hautement symbolique. Après cette période d’exposition, elle sera déplacée vers l’une des entrées principales de Téhéran, où elle sera visible par le grand public et les diplomates étrangers, afin de servir de « premier symbole de l’Iran » pour les visiteurs et touristes internationaux. Des panneaux narratifs illustrant d’autres épisodes de la résistance iranienne, comme la défaite des Britanniques face à Rais Ali Delvari ou la résistance de Mirza Kuchak Khan contre les Tsars russes, accompagnent l’installation.
Le dévoilement de la statue a été célébré par un événement public majeur sur la place de la Révolution. La cérémonie comprenait un concert en direct de l’Orchestre symphonique de Téhéran et des performances de chanteurs pop iraniens très populaires comme Hamed Homayoun et Homayra. Le programme incluait également un feu d’artifice, des spectacles artistiques et des performances théâtrales visant à recréer les moments épiques de l’histoire iranienne, fusionnant ainsi le nationalisme historique avec la culture pop contemporaine pour toucher un large public.