L’irradiation nucléaire : une innovation pour stériliser le sang en toute sécurité

La stérilisation du sang par irradiation nucléaire représente une avancée majeure pour la sécurité des transfusions. Cette technologie utilise des rayonnements ionisants, tels que les rayons gamma (provenant par exemple du Cobalt-60) ou des faisceaux d’électrons, pour cibler et détruire l’ADN des virus, bactéries et autres pathogènes potentiellement présents dans les dons de sang. L’ingénierie du procédé est conçue pour que la dose de rayonnement, soigneusement contrôlée, soit létale pour ces micro-organismes tout en préservant l’intégrité et la fonctionnalité des cellules sanguines vitales comme les globules rouges et les plaquettes. Elle élimine ainsi le risque de transmission de maladies comme le VIH ou l’hépatite, qui peut persister malgré les tests de dépistage conventionnels.
Les avantages de cette méthode sont multiples. Contrairement aux techniques chimiques, l’irradiation n’ajoute aucun résidu ou substance étrangère au sang. Elle est également très efficace pour prévenir une complication grave chez les patients immunodéprimés : la « maladie du greffon contre l’hôte », en inactivant les lymphocytes du donneur. Bien que l’investissement initial en équipements (accélérateurs linéaires, chambres blindées) et en formation du personnel soit significatif, cette technologie est considérée comme économiquement viable à long terme. Les économies réalisées en évitant les infections nosocomiales, en réduisant la durée des hospitalisations et en minimisant le gaspillage des poches de sang périmées compensent les coûts initiaux.
Cette pratique est déjà établie dans plusieurs pays, comme l’Allemagne et le Japon, et est soutenue par des directives internationales de l’OMS et de l’AIEA. L’avenir de cette technologie s’oriente vers le développement d’équipements plus compacts, plus automatisés et moins coûteux, ce qui pourrait la rendre accessible à un plus grand nombre de pays, notamment ceux en développement qui sont souvent les plus touchés par les infections transmises par transfusion. L’irradiation du sang est donc en passe de devenir un standard mondial pour garantir la sécurité et la qualité des réserves sanguières.