Patrimoine vivant : le palais de Golestan redonne forme à la géométrie du jardin persan

Le canal nord-sud, connu sous le nom de canal Nâsséri, au palais du Golestan, sera restauré après treize ans, conformément à la décision du Conseil directeur du complexe mondial du palais du Golestan, dans le but de raviver la géométrie historique du jardin persan.
Le palais du Golestan, classé au patrimoine mondial, vestige de la citadelle royale de Téhéran, a été fondé avant l’époque qadjare et a atteint son apogée durant cette dynastie. Au fil du temps, il a subi de nombreuses transformations, notamment sous le règne de Reza Pahlavi, avec la destruction de certains édifices, puis sous Mohammad Reza Pahlavi, lorsque des constructions administratives ont été ajoutées.
Le canal historique du palais du Golestan constituait une branche du qanat Nâsséri. Cependant, à la suite des travaux de creusement pour la construction du ministère des Finances, ses deux branches principales, appelées Mehrân et Nâsséri, se sont asséchées.
À cet égard, un expert du périmètre et des abords du palais du Golestan a déclaré :
« Le projet de restauration du canal Nâsséri a été élaboré en 2024 et approuvé par le Conseil directeur et le Conseil technique du complexe. Le financement est prévu pour 2025, et selon l’estimation budgétaire, le coût s’élève à environ 2,8 milliards de tomans. »
Ali Omidali a ajouté :
« En raison de l’assèchement de la source principale du qanat, il est impossible d’alimenter le canal en eau naturelle. C’est pourquoi une restauration conceptuelle est prévue, utilisant un système d’eau en circulation pour recréer symboliquement le mouvement de l’eau, tout en rétablissant la structure géométrique centrale du jardin persan. »
Il a précisé que le volume d’eau prévu pour le canal est d’environ 50 000 litres, avec une profondeur d’environ 10 centimètres, un débit faible et un écoulement doux et apaisant.
L’expert a également expliqué que, dans un souci d’économie d’eau, les bassins du complexe ont été restaurés. Ainsi, la fontaine du pavillon Almas, qui présentait des fuites, a été réparée grâce à des technologies modernes et rouverte en avril.
M. Omidali a souligné :
« Le canal du palais du Golestan constitue le noyau de la conception du jardin persan. La restauration de son tracé, la restructuration géométrique des arbres, la plantation d’espèces adaptées au climat et la réhabilitation des axes spatiaux du jardin font partie des actions entreprises pour revivifier symboliquement ce patrimoine historique. »
La directrice du site du patrimoine mondial du palais du Golestan, Afarin Emami, a précisé que le complexe dispose depuis longtemps d’un puits encore utilisé pour l’irrigation des espaces verts et des arbres. Après la restauration du canal, une partie de l’eau du puits sera injectée dans le canal afin de préserver la beauté du site. En été, lorsque le niveau de l’eau baisse, la municipalité de Téhéran fournira l’eau nécessaire à l’arrosage par camions-citernes.
Mme Emami a insisté sur l’importance de la gestion de la consommation d’eau :
« Autrefois, on utilisait du chlore pour rendre l’eau claire, mais nous avons abandonné cette pratique afin de permettre à l’eau de revenir dans le cycle naturel de la végétation. Pour éviter le gaspillage, des études sur un système d’irrigation intelligent ont été menées avec la collaboration du ministère du Patrimoine culturel et de ses experts, et un budget a été prévu à cet effet. »
Selon elle, avec la mise en œuvre du projet l’année prochaine, le palais du Golestan retrouvera une partie de sa structure historique et, grâce à la recréation symbolique du canal Nâsséri, accomplira un geste fort pour la revitalisation de l’identité du jardin persan au cœur de la capitale iranienne.