L’Iran lance une plateforme pilote pour conquérir le marché du tourisme médical

L’Iran a officiellement lancé une plateforme numérique dédiée au tourisme médical, actuellement en phase pilote dans trois provinces : le Khorasan Razavi, Fars et certains centres médicaux de Téhéran. Cette initiative du ministère du Patrimoine culturel et du Tourisme vise à structurer un secteur jusqu’ici largement informel. L’objectif déclaré est ambitieux : générer 7 milliards d’euros de revenus d’ici la fin du septième plan de développement national. Cette plateforme doit permettre d’enregistrer et de suivre les patients étrangers, de standardiser la qualité et le prix des soins, et d’assurer un suivi post-traitement, afin de lutter contre les intermédiaires non réglementés et de protéger la réputation du pays.

Le pays mise sur ses atouts compétitifs pour attirer les patients de la région, principalement d’Irak et d’Afghanistan. Ces atouts incluent des coûts de soins (chirurgie, dentisterie, fertilité) nettement inférieurs à ceux de nombreux pays voisins, une main-d’œuvre médicale hautement qualifiée et la possibilité de combiner les soins avec le tourisme culturel, historique et religieux. Cependant, le secteur souffre de l’absence d’un cadre formel, ce qui entraîne parfois une insatisfaction des patients et des profits excessifs pour des intermédiaires, au détriment de la qualité et de la transparence.

Au-delà de la plateforme, la stratégie iranienne comprend le développement d’une marque nationale (« branding ») pour le tourisme médical, pour laquelle un appel national à projets a été lancé. Un autre défi majeur identifié est l’internationalisation des services, notamment la nécessité de permettre aux patients d’utiliser une assurance maladie internationale. En centralisant et en officialisant le parcours du patient, l’Iran espère transformer une manne économique potentielle en une filière structurée et fiable, capable de contribuer significativement à son économie malgré les sanctions internationales.